Législatives : à Marseille, le parachutage de Jean-Luc Mélenchon en bonne voie
Le leader de La France insoumise brigue un siège de député dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône. Il est arrivé en tête du premier tour des législatives, dimanche.
Jean-Luc Mélenchon est en passe de réussir son pari. Parachuté il y a quelques semaines dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, à Marseille, le chef de file de La France insoumise est arrivé en tête, dimanche 11 juin, en recueillant 34,31% des voix au premier tour des législatives.
>> Législatives : découvrez tous les résultats mis à jour en direct dans notre carte
Le contexte
C'est l'un des points chauds de cette campagne législative. En décidant début mai de se présenter dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, où il avait obtenu un très bon score au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a braqué les projecteurs sur ces quartiers du centre de Marseille.
Son "parachutage" a été vivement dénoncé par le député sortant socialiste, Patrick Mennucci. Mais l'opinion n'a pas semblé lui en tenir rigueur : dès le 19 mai, un premier sondage faisait de lui le favori. "Je ne veux pas affaiblir le PS, je veux le remplacer. Nous allons tourner la page des gens qui nous ont trahis pendant cinq ans", avait déclaré début mai le leader de La France insoumise.
Le résultat
Jean-Luc Mélenchon est donc en bonne position pour obtenir la députation, avec 34,31% des voix, devant la candidate de La République en marche Corinne Versini (22,66% des voix). Le leader de la France insoumise est parvenu à perturber les plans du député PS sortant Patrick Mennucci, éliminé dès le premier tour avec 12,43% des voix.
Le leader de la France insoumise a beau avoir été parachuté, il arrivait en terrain favorable. Il avait obtenu 39% des voix dans cette circonscription au premier tour de la présidentielle. Et la 4e circonscription a été commmuniste jusqu'en 2002.
>> Découvrez les résultats complets de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône
La réaction
"Bienvenue aux électeurs de Patrick Mennucci et tous ceux qui veulent voter pour moi au deuxième tour, a déclaré Jean-Luc Mélenchon, devant ses sympathisants. Ils savent très bien pourquoi je suis venu à Marseille. Je les appelle à venir m'aider, à venir faire exister une alternative à Emmanuel Macron."
"Les électeurs du PS dans leur majorité devraient normalement se reconnaître dans ma candidature au deuxième tour", a-t-il poursuivi. Le candidat a rappellé que durant la campagne Patrick Mennucci avait qualifié Corinne Versini, la représentante d'En marche ! qui a exercé des responsabilité dans des institutions patronales, de "représentante du Medef". "Et puis d'abord, il y a ceux qui ne sont pas venus au premier tour, je ne les perds pas de vue ceux-là ! C'est bon, maintenant, il faut venir !", a-t-il lancé.
L'avenir
Au vu des résultats du premier tour, Jean-Luc Mélenchon semble bien parti pour être élu le 18 juin. Quel pourrait être son rôle dans les prochaines années ? Quittant le Parlement européen où il était élu depuis 2009, Jean-Luc Mélenchon pourrait devenir président de groupe parlementaire au Palais-Bourbon, si La France insoumise parvient à faire élire au moins 15 députés – éventuellement avec l'aide du Parti communiste.
"Avec un groupe parlementaire, on aura un outil complet : le groupe, le mouvement, et on va être dans l'action tout le temps. Tout le temps", expliquait-il à Society le 8 juin. A défaut de pouvoir bloquer une loi – surtout si La République en marche dispose de la majorité absolue –, l'orateur qu'est Jean-Luc Mélenchon pourra ainsi se servir de l'Assemblée comme d'une tribune, où il ne manquera jamais une occasion de s'en prendre vigoureusement à l'exécutif, notamment lors des questions au gouvernement retransmises à la télévision.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.