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Vidéo Défaite du PS aux législatives : "Il faut faire l'inventaire de ce qu'on a fait au pouvoir", estime Christophe Borgel

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Article rédigé par franceinfo
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Pour le député PS sortant battu dès le 1er tour dans la 9e circonscription de Haute-Garonne, Christophe Borgel, "il n'y a pas eu de résultat plus lourd pour le Parti socialiste et pour la gauche en général".

Le Parti socialiste, avec seulement 29 députés contre 280 en 2012, connaît une défaite historique. Avec ses alliés potentiels, radicaux ou écologistes, il pourra constituer un groupe de plus de 44 députés.

"Il n'y a pas eu de résultat plus lourd pour le Parti socialiste et pour la gauche en général", a estimé, lundi 19 juin, sur franceinfo, Christophe Borgel, député PS sortant battu dès le 1er tour dans la 9e circonscription de Haute-Garonne. Il était en charge des élections au sein du parti. "Pour ce qui me concerne, c'est une page qui se tourne. Je vais démissionner de mes fonctions à la direction du parti".

franceinfo : Quelle est votre réaction après cette défaite historique du Parti socialiste ?

Christophe Borgel : Il n'y a pas eu de résultat plus lourd pour le Parti socialiste et pour la gauche en général. Quand au soir du premier tour de la présidentielle vous vous retrouvez avec un résultat national à 6,35% et moins de 10% dans ma circonscription, vous savez que ça va être très dur. Il y a eu un rééquilibrage au second tour mais, pour beaucoup de députés socialistes les choses étaient jouées au soir du premier tour. J'ai la foi dans les idéaux pour lesquels je me bats depuis que je milite notamment pour la justice sociale. Pour ce qui me concerne, c'est une page qui se tourne, je ne serai pas dans la direction collégiale que Jean-Christophe Cambadélis appelle de ses vœux. Je vais démissionner de mes fonctions à la direction du Parti socialiste. C'est une vie professionnelle qui m'attend dorénavant.

Avez-vous le sentiment que votre génération a perdu le fil ?

Je fais partie de ceux qui, dès 2002, ont dit qu'il était court de dire 'notre élimination au premier tour était seulement liée à la division de la gauche'. Bien sûr, formellement c'était ça mais il y a un certain nombre de problèmes auxquels le Parti socialiste n'a pas répondu et qui étaient déjà présents en 2002, c’est-à-dire un monde nouveau qui grandit sous nos yeux avec des transformations majeures dans le travail sur la montée de l'individualisme dans la société, sur un libéralisme qui s'internationalise. On a gagné dans le rejet de la droite. Voilà les chantiers qui sont devant nous. Il faut faire l'inventaire de ce qu'on a fait au pouvoir aussi bien dans la manière de gouverner que sur le fond. Il faut avoir conscience que la reconstruction de la gauche comme du Parti socialiste va prendre beaucoup de temps. Si j'avais un conseil à donner à mes amis, c'est de ne pas se précipiter et de faire preuve de beaucoup d'humilité.

Quelle sera la place des députés socialistes à l'Assemblée nationale ?

Le principal groupe de gauche, ça va rester les socialistes et même si les communistes s'allient à la France insoumise. Il faut modérer les envolées. Je n'ai pas voté hier pour la France insoumise. J'ai voté pour un jeune candidat que je connaissais bien de La République en marche dans la 4e circonscription de Haute-Garonne. Les députés du PS vont se réunir. La ligne qu'on avait choisie, c'est d'être vigilant et constructif. Je souhaiterais qu'elle reste. C'est à ceux qui vont prendre les rênes de le décider. Sur le vote de la confiance, il y a un groupe socialiste et un conseil national ce week-end qui doivent en discuter. Il faut faire preuve d'un peu de modestie quand on donne la leçon sur ce que doit être le chemin du renouveau et de la reconstruction.

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