"On n'a plus le luxe de s'en priver" : l'idée d'un gouvernement d'union nationale fait son chemin à gauche avant le second tour des législatives

Avant le second tour des élections législatives, plusieurs stratégies se mettent en place pour éviter une majorité au RN. Une partie de la gauche adhère à l'idée de majorité "plurielle" évoquée par Gabriel Attal, même si l'Elysée et le PS assurent qu'il n'y a pas de négociations en cours.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
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Les bancs vides de l'Assemblée nationale, en mai 2022. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Et si, pour contrer le RN, la gauche et le camp présidentiel n'avaient pas d'autre choix que de s'unir ? L'idée d'un gouvernement d'union nationale commence, en tout cas, à faire son chemin au sein de la désormais deuxième force du pays qu'est le Nouveau Front populaire. Un gouvernement composé de la gauche, de centristes, de Liot ? "On n'a plus le luxe de s'en priver", concède un pilier du PS à franceinfo.

Face à l'urgence du second tour des législatives et de cette campagne express, certains osent même en parler publiquement, comme le communiste Sébastien Jumel.

"Il y aurait urgence à constituer un arc du gaullisme social jusqu'aux communistes, en passant par des gens de gauche de bonne volonté."

Sébastien Jumel

à franceinfo

"On pourrait se fixer des objectifs simples, on n'est pas obligé d'être d'accord sur tout, d'ailleurs sinon ce sont les pleins pouvoirs à la peste brune et aux ennemis de la République", plaide-t-il.

"Le soutien sans participation"

Sur franceinfo, lundi 1er juillet, Philippe Brun, député PS sortant de l'Eure, estimait ainsi que "ce qui se joue désormais, c'est la sauvegarde de la République, le maintien de nos institutions, le maintien de la liberté, de l'égalité et de la fraternité". Il plaide donc pour "former à l'Assemblée nationale un gouvernement d'union nationale dans le sillage du Conseil national de la résistance, allant des gaullistes à la gauche". Et pour ce faire, il espère que les responsables politiques feront "passer le pays avant les partis", bien qu'il ne soit pas favorable à un rassemblement au même titre que l'ancienne majorité présidentielle. Philippe Brun considère en effet que "le 'en même temps' macronien" relevait d'un "gouvernement d'un seul avec les débauchages individuels" : "Là, ce serait un gouvernement plus collectif", soutient-il.

Mais Sébastien Jumel, comme d'autres socialistes sur la même ligne tel le député sortant de l'Eure Philippe Brun, y met une condition : le respect de plusieurs points du programme du Nouveau front populaire. En tout cas, pour éviter de laisser les clés du pouvoir au RN, des options existent, insiste l'écologiste David Cormand : "Soit une participation effective dans un gouvernement de ces différents groupes politiques, soit vous avez aussi l'option de ce que l'on appelle le soutien sans participation."

"Certains groupes peuvent dire 'on ne souhaite pas être dans un gouvernement avec tel ou tel autre, mais pour autant on ne veut pas bloquer le fonctionnement démocratique du pays. Si vous respectez l'institution parlementaire, on vous accordera notre soutien pour que vous puissiez gouverner'".

David Cormand

à franceinfo

Et pour prendre la tête d'un tel gouvernement, des noms circulent déjà comme ceux de Valérie Rabault ou de Boris Vallaud, deux figures socialistes de l'Assemblée. Boris Vallaud et l'Élysée indiquent à franceinfo qu'à ce stade, aucune négociation n'est en cours.

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