Présidentielle 2022 : les militants du Parti animaliste galvanisés par la campagne
Hélène Thouy est la première candidate du parti à tenter de briguer l'Élysée. Ses soutiens espèrent réitérer le succès des élections européennes et dépasser les 2% des voix.
En marge d'un rassemblement militant, sur un quai près de la Seine à Paris, Irène, militante du Parti animaliste, se sent pousser des ailes. Pour la première fois, l'organisation a une candidate à l'élection présidentielle, Hélène Thouy : "Quelque part notre petite musique, elle, commence à arriver, se réjouit Irène. À un moment, je me suis dit 'Stop ! Je n'ai plus envie d'être juste une consommatrice sur pattes, à consommer n'importe quoi, n'importe comment'."
"Ce n'est pas uniquement de la souffrance animale, on parle aussi de la souffrance humaine. Quand vous achetez votre tee-shirt à 2 euros chez H&M, il faut quand même que vous vous posiez la question de savoir comment il a été fabriqué."
Irène, militante du Parti animalisteà franceinfo
Le parti animaliste, créé il y a six ans, dit défendre "l'intérêt des animaux" et entend repenser le rapport que nous entretenons avec eux. Pour Irène, il a le mérite de casser les clichés qui collent à la peau des défenseurs de la cause animale : "On avait l'impression que dans la protection animale, il y avait que des pauvres célibataires vieilles filles avec leurs chats. Ça, ça a changé. D'abord parce que vous voyez, il y a des hommes, il y a des femmes, il y a des jeunes, il y a des vieux.C'est plus facile de dire qu'on est des doux dingues que de changer ses habitudes."
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Lors de leurs rassemblements, les militants du Parti animaliste viennent parfois avec leur chien, comme Frédéric : "C'est un parti, pour une fois, qui est sans langue de bois, qui part d'un militantisme réel. Ça part du coeur. C'est un vrai combat. C'est un parti qui ne ferme pas les yeux, qui ne se bouche pas les oreilles."
Une campagne axée sur les élus, au détriment du grand public
Jean Ludvig, lui, se dit lucide. Il sait que le but de son parti n'est pas de gouverner : "C'est surtout de grignoter des voix aux autres politiciens et politiciennes pour que maintenant on soit pris au sérieux." Selon lui, les candidats évoquent souvent la cause animale "à la veille des élections, font des promesses" et les rangent ensuite dans les "dernières priorités". "C'est ça notre combat", ajoute le militant.
D'autant que pour atteindre, ne serait-ce que le premier tour de la présidentielle, il faut d'abord obtenir 500 parrainages. Hélène Thouy en est très loin, ce que dénonce Jonathan, chargé de la communication de la candidate : "On a vraiment la crainte de ne pas pouvoir aller au bout de cette campagne avec la barrière des 500 parrainages qui est importante. Ce serait extrêmement frustrant parce qu'on a beaucoup travaillé pour ça. À tel point qu'on a plutôt fait campagne auprès des élus qu'auprès du grand public sur les idées. C'est un peu l'impression d'avoir fait tout ça pour rien."
Le rêve d'un succès comme aux Européennes
La course à l'Élysée permet, au moins, de souder la base militante. Gérard, très actif dans plusieurs associations, vient de rejoindre les rangs : "Les associations, mettent des pansements. Les souffrances sont là. Nettoyer c'est bien, ne pas salir, c'est mieux. De ma vie, jamais je n'aurais pensé m'engager en politique. La politique ne m'a jamais intéressé. Mais comme la souffrance animale m'est insupportable, là, je n'ai pas réfléchi."
"J'ai l'impression d'avoir trouvé ma voie, d'être enfin utile. C'est formidable."
Gérard, militantà franceinfo
Mais plus le temps passe, plus le 4 mars, date butoire pour le dépôt des parrainages, approche. Et plus le rêve de ces militants de créer la surprise, comme aux européennes où le Parti animaliste avait recueilli 2,17% des suffrages, semble s'éloigner.
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