Déplacements en province, meeting à Paris : Emmanuel Macron un peu plus dans le costume du candidat
La guerre en Ukraine le tient largement éloigné de la campagne, ses adversaires l’accusent d’en jouer. Le président-candidat renoue avec les déplacements. Lundi 28 mars, il est en Bourgogne.
À ne pas faire vraiment campagne, il est le premier frustré, assure Emmanuel Macron. Son entourage tente de relativiser son tassement dans les sondages (deux points et demi perdus depuis la présentation de son programme selon le sondage quotidien d’Ipsos pour franceinfo et Le Parisien). Lui ressent la nécessité de revenir "à l’assaut, au combat, au contact."
Le thème du déplacement bourguignon de ce lundi, c’est l’école. La jeunesse est le cœur de sa candidature dans sa Lettre aux Français au début du mois, puisque contre l’extrême droite, il veut, écrivait-il, "construire la France de nos enfants, pas revenir à celle de notre enfance." Cette phrase, en Macronie, est devenue un slogan.
Au programme de cette journée : déjeuner dans un lycée avec des jeunes en filière technique, sans caméra, ce qui selon son équipe doit suffire à lui épargner les accusations de propagande), puis un échange avec des apprentis pâtissiers. Entretemps, il y aura eu la visite d’un quartier en cours de rénovation urbaine et bain de foule. "Il y a un vrai besoin de renouer avec ce type d’exercice", confie un ponte de la République en marche qui s’en réjouit : "Il revient enfin dans la ligne de ce que devait être à l’origine sa campagne."
La campagne "n'accroche pas"
Il y a d’abord un constat : la majorité a beau organiser des dizaines de rendez-vous pour faire infuser le projet (la moitié du gouvernement était mobilisée ce week-end), "sans lui" le programme n’infuse pas. "On fait campagne, mais on a du mal à le démontrer, concède un proche. On a des difficultés à accrocher sur le fond."
"Les gens ne retiennent que le négatif", regrette un vieux routier. "Il est vraiment en train de se démener pour éviter une 3e guerre mondiale, il ne l’utilise pas pour se protéger", plaide un ami, qui sent pourtant se cristalliser l’impression que le candidat se dérobe, et un sentiment de démobilisation.
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"Il en a mis plein la table pendant sa conférence de presse pour déminer l’accusation de vouloir enjamber, mais du coup on maîtrise moins bien nos angles", analyse un dirigeant du parti. D’où le retour au format du déplacement thématique. Il y en aura un autre jeudi prochain. Et d’où le grand meeting samedi 2 avril. "Ce ne sera pas classique", promet un conseiller, qui laisse entrevoir une tentative de montée en puissance ensuite jusqu’au 10 avril.
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