Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen mis en garde sur l'utilisation des données personnelles
La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale a exhorté les deux candidats à respecter les règles concernant les données personnelles, sans pointer d'infractions particulières.
Ils ne pourront pas dire qu'ils n'étaient pas prévenus. La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) a mis en garde Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur l'utilisation des données personnelles dans le cadre de la campagne du second tour de l'élection présidentielle, dans un communiqué publié samedi 16 avril. "L'envoi de messages, a-t-elle précisé, doit être effectué dans le respect du droit applicable à la protection des données personnelles".
Les deux candidats sont en particulier invités à "ne pas utiliser un fichier à des fins incompatibles avec celles en vue desquelles il a été constitué". Ils doivent également respecter le droit des personnes à refuser ces démarchages, et la CNCCEP rappelle qu'"un fichier d'adresses professionnelles comportant des données personnelles ne saurait en principe être utilisé à des fins de propagande ou de démarchage".
Des candidats déjà rappelés à l'ordre
La CNCCEP ne donne pas d'exemple pour justifier cet avertissement. Mais il n'est pas sans rappeler les messages que l'organisme a déjà adressés aux deux candidats : en mars, il avait par exemple reproché à Emmanuel Macron d'utiliser son compte Twitter officiel, donc rattaché à la fonction de président de la République, pour diffuser de la propagande électorale à travers sa "Lettre aux Français". Dans un autre genre, le "gendarme" de la campagne avait "homologué sous réserves" les professions de foi de Marine Le Pen, le 14 avril, car la candidate y présentait des chiffres sur l'insécurité ou l'immigration attribués au ministère de l'Intérieur, sans pouvoir prouver qu'ils venaient véritablement de ce ministère.
D'autres candidats ont été pointés du doigt durant la campagne : une enquête a été ouverte par le parquet de Paris après des SMS envoyés par le parti d'Eric Zemmour à des Français de confession juive.
Les données personnelles prennent une place de plus en plus importante dans les campagnes électorales, et les partis font souvent appel à des sociétés privées spécialisées dans la collecte et l'analyse de données, comme l'a récemment montré "Complément d'enquête" sur France2.
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