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Présidentielle : la possibilité d'une entrée de Sens commun dans le gouvernement de Fillon divise la droite

Le candidat de la droite n'a pas exclu, dimanche, de nommer des membres du mouvement catholique traditionaliste issu de la Manif pour tous dans son gouvernement, s'il était élu président de la République. 

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
François Fillon, le 18 avril 2017, lors d'un meeting à Lille (Nord). (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

L'idée a du mal à passer. François Fillon a expliqué, dimanche 16 avril, sur Radio J que, s'il était élu chef de l'Etat, il entendait former une majorité allant de Sens commun à François Baroin, de "gens très à droite" à Nathalie Kosciusko-Morizet. Ils ont "tous vocation" à "faire partie du gouvernement", s'il était élu président de la République, a-t-il expliqué. 

Mais au sein des Républicains, la présence éventuelle au sein d'un futur exécutif de membres de ce mouvement de la droite catholique traditionaliste, issu de la Manif pour tous et sur lequel le candidat de la droite s'est appuyé pour faire campagne, ne fait pas l'unanimité.

Ceux qui s'y opposent

Alain Juppé a été très clair. Cité par Le canard enchaîné mercredi 19 avril, le perdant de la primaire de la droite a prévenu devant "ses amis" : "Je ne soutiendrai pas un gouvernement dont la ligne serait dictée par Sens commun. C'est simple, je serai dans l'opposition". Il s'était déjà dit "plus proche de la parole du pape François que de la Manif pour tous", au soir du premier tour de la primaire à droite.

Dominique Bussereau, ancien ministre sous la seconde présidence Chirac et actuel député de Charente-Maritime a jugé, samedi sur Twitter, que "l'arrivée de Sens commun au sein du parti Les Republicains a eté une erreur" et que "sa présence dans un gouvernement serait une faute".

Son collègue à l'Assemblée nationale, le député et maire de Reims, Arnaud Robinet a réagi, samedi, dans un tweet plus ironique, disant préférer "le sens de l'intérêt général".

Ceux qui n'ont rien contre

Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a pris la défense de Sens commun, dimanche, jugeant le mouvement "injustement caricaturé". Le député de Haute-Loire a appelé la droite à se "rassembler", plutôt qu'à se "diviser".

Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et bras droit de François Fillon, a lui aussi défendu ce mouvement issu de la Manif pour tous, sur Public Sénat. "Sens commun fait partie de la majorité de Fillon", a-t-il tranché, arguant : "Si tous les catholiques sont des extrémistes, j’en suis un aussi et, ici, il y en a plusieurs autour de la table."

François Baroin, sénateur et maire de Troyes, s'est voulu consensuel sur BFMTV, mardi. "La droite est une très grande famille", a-t-il expliqué, ajoutant cependant : "Je n'ai pas d'a priori sur Sens commun. Je les connais peu."

Ceux qui se méfient, mais ne prennent pas parti

L'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a assuré mercredi sur France Inter qu'il "ne souhaiterait pas que Sens commun dicte sa ligne au gouvernement", si François Fillon était élu président de la République.

"Je souhaite que personne ne dicte une ligne autre que celle du projet de François Fillon pour lequel je vote", a poursuivi l'élu de la Vienne, "pas plus les cathos ou les francs-maçons". "Pour François Fillon, c'est son projet qui dictera la ligne politique de son gouvernement", a-t-il martelé. Toutefois, celui qui avait soutenu Alain Juppé lors de la primaire de la droite a précisé que : "Je ne veux diaboliser ni Sens commun, ni les adversaires de Sens commun."

VIDEO. Raffarin ne veut pas que Sens Commun dicte sa ligne au gouvernement
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