: Vidéo Présidentielle : "Si Marine Le Pen n'a pas gagné, c'est d'abord parce qu'une majorité des électeurs de Jean-Luc Mélenchon n'ont pas voté pour elle", assure Manuel Bompard
Manuel Bompard, député européen, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, dit sur franceinfo ne "rien attendre" d'Emmanuel Macron, estimant que ses promesses n'engagent "que lui".
Au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron à l'Elysée, Manuel Bompard, eurodéputé La France insoumise, assure lundi 25 avril sur franceinfo que "si Marine Le Pen n'a pas gagné", c'est d'abord "parce qu'une majorité des électeurs de Jean-Luc Mélenchon" au premier tour n'a pas voté pour elle au second tour.
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Les Insoumis ont désormais les yeux tournés vers les élections législatives, et pour Manuel Bompard "on a proposé d'utiliser le programme de Jean-Luc Mélenchon comme base de départ" pour discuter avec les autres formations de gauche.
franceinfo : Jean-Luc Mélenchon parle d'Emmanuel Macron comme du "président le plus mal élu". Les chiffres montrent que c'est faux. Cela fait-il de l'ancien candidat des Insoumis un mauvais perdant ?
Manuel Bompard : D'abord, ce n'est pas exact. Ça dépend jusqu'à où on remonte dans le temps. Effectivement, il est le plus mal élu depuis 1969. En tout état de cause, au-delà de cette discussion sur les chiffres, la réalité c'est que le choix du deuxième tour était un choix par défaut et par contrainte. En atteste le record de taux d'abstention, le nombre de votes blancs et nuls. Et donc, clairement, Emmanuel Macron aurait tort de considérer ce vote comme une adhésion à son projet. Si Marine Le Pen n'a pas gagné hier, c'est d'abord parce qu'une majorité des électeurs qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, n'ont pas voté pour elle. Je n'attends rien d'Emmanuel Macron, dont je sais à quel point les promesses n'engagent que lui. Le sujet, c'est de faire en sorte qu'aux élections législatives qui vont avoir lieu le 12 et le 19 juin prochain, on lui impose une majorité qui met en place un programme qui est un programme différent du sien.
Est-ce que ce sera le programme de La France insoumise et uniquement le programme de La France insoumise que vous allez proposer au reste de la gauche ?
Non. On a proposé d'utiliser le programme de Jean-Luc Mélenchon comme base de départ des discussions qui doivent avoir lieu. C'est quand même normal. Il a fait 22% des voix au premier tour de l'élection présidentielle. Ensuite, il y a effectivement des points qui nous paraissent incontournables : la retraite à 60 ans, la VIe République... C'est une question de cohérence.
Où en sont ces discussions, et qui y a-t-il autour de la table ?
Il y a des discussions avec le Parti communiste, Europe Ecologie-Les Verts, le NPA. Les socialistes, pour l'instant ce que nous avons dit, c'est qu'il était nécessaire qu'ils fassent un certain nombre de clarifications programmatiques. Le sujet, c'est de savoir si les socialistes sont d'accord pour s'engager sur un programme où il y a la retraite à 60 ans, la VIe République. Est-ce qu'ils sont d'accord pour dire qu'ils tournent la page du quinquennat de François Hollande ? Par exemple, on revient sur la loi El Khomri, qui a quand même été faite par les socialistes. La balle est dans leur camp, donc ils doivent donner un certain nombre de clarifications programmatiques. Aujourd'hui, elles ne sont pas là. Si demain elles étaient là, on pourrait discuter.
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