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Régionales dans le Grand Est : un socialiste favorable au retrait de la gauche explique pourquoi il siégera quand même

Plusieurs socialistes, élus alors qu'ils avaient appelé à voter pour le candidat des Républicains pour faire barrage au FN, ont décidé de siéger au conseil régional. Même s'ils ont été élus grâce au maintien de la liste dissidente de Jean-Pierre Masseret.

Article rédigé par Marie-Violette Bernard - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Julien Vaillant (à gauche) et Jean-Pierre Masseret en campagne sur le marché de Pompey (Meurthe-et-Moselle), le 15 octobre 2015. (MAXPPP)

Ils ont appelé au désistement de la gauche lors de l'entre-deux tours, mais ils siégeront tout de même à l'assemblée régionale. Plusieurs élus socialistes, opposés au maintien de la liste de Jean-Pierre Masseret après le premier tour des élections régionales, ont annoncé qu'ils ne renonçaient pas à leur siège en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, lundi 14 décembre. Julien Vaillant en fait partie : la tête de liste PS en Meurthe-et-Moselle explique ce choix à francetv info.

Francetv info : Pourquoi avoir choisi de siéger au conseil régional alors que vous aviez appelé au retrait de la liste socialiste au second tour ?

Julien Vaillant : Après avoir discuté collectivement avec les instances du PS et les élus qui ont appelé au désistement, nous avons décidé de siéger car nous considérons que nous avons la pleine légitimité pour porter la parole socialiste. 

J'ai conscience que nous nous trouvons dans une situation paradoxale, mais nous sommes, en quelque sorte, pris en otage. Si nous n'avions pas appelé à voter pour le candidat de la droite et du centre Philippe Richert, une "jurisprudence Masseret" existerait, ce qui n'était pas envisageable. Nous n'allons pas pour autant opter pour la double peine, en laissant des gens qui n'ont pas respecté les engagements du PS siéger seuls au conseil régional.

Comment réagissez-vous aux attaques de David Fantoni, responsable de la communication de Jean-Pierre Masseret durant la campagne, qui réclame sur Twitter "la démission pour les traîtres" ?

Je me sens sincèrement trahi par le choix de Jean-Pierre Masseret, dont j'ai été le compagnon de route pendant dix ans. Si mes camarades veulent, en plus, se perdre dans ce type de considérations sur les réseaux sociaux et en venir à tenir des propos qui, j'espère, dépassent leur pensée, c'est dommage. Mais je les plains, car le réveil va être difficile. Tenter de faire passer des résultats catastrophiques aux deux tours pour une victoire et lancer une chasse aux sorcières contre d'autres élus, ce n'est pas l'attitude d'un militant responsable.

Ne craignez-vous pas que cela plombe l'ambiance au sein du groupe de la gauche à l'assemblée régionale ?

A ce stade, il y a deux cas de figure. Si Jean-Pierre Masseret tire les conséquences de son passage en force et se met en retrait, il n'y aura aucun souci entre nous. Dans le cas contraire, je pense qu'il y aura un groupe socialiste et un groupe divers gauche au sein de l'assemblée régionale.

Il y aura, de toute façon, une période de transition, nécessaire pour apaiser les esprits et recoller les morceaux. Je serai, bien sûr, à disposition de Jean-Pierre Masseret et des élus qui l'ont soutenu pour évoquer la marche à suivre, mais uniquement s'il s'agit d'une discussion sur une base argumentée et qu'ils sont prêts à prendre leurs responsabilités.

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