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Reportage Élections sénatoriales : les maires très sollicités à l'approche du vote

Les candidats à un siège de sénateur défilent dans les mairies pour obtenir le soutien des élus. Les maires font partie des "grands électeurs" des élections sénatoriales qui se tiennent dimanche 24 septembre.
Article rédigé par Audrey Tison
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La façade de la mairie de Gréolières, dans les Alpes-Maritimes, en août 2022. (MARTIN BERTRAND / HANS LUCAS)

C'est une élection dont on entend très peu parler : les sénatoriales ont lieu dimanche 24 septembre. La moitié du Sénat est à renouveler, soit 170 sièges à prendre, brigués par plus de 1 800 candidats. Pour désigner les nouveaux sénateurs, 79 000 "grands électeurs" sont appelés aux urnes. Ce sont essentiellement des maires et des conseillers municipaux. Ils sont en train d'étudier les professions de foi des candidats dans la dernière ligne droite de leur campagne.

Une forte attente dans les communes rurales

Dans le Loiret, presque tous les candidats se fixent cet objectif : rendre visite à la quasi totalité des 300 maires du département. Pour le maire de Mareau-aux-Prés, Bertrand Hauchecorne, le relationnel est presque plus important que la couleur politique : "Quand on sait que ce sont des gens avec qui on travaille bien, qui ne sont pas dans des postures politiques, qui défendent les communes rurales, ça peut jouer beaucoup."

"Quand on a des problèmes, quand une usine risque de fermer par exemple, les parlementaires sont là, à nos côtés, pour relayer les choses. En tout cas, on espère qu'ils soient un relais entre nous et le gouvernement."

Bertrand Hauchecorne, maire de Mareau-aux-Prés

à franceinfo

>> Élections sénatoriales : de gros enjeux, à gauche mais surtout à droite

À quelques dizaines de kilomètres, dans la commune de Marigny-les-Usages, les conseillers municipaux sont en train d'éplucher les professions de foi. Ils attendent des sénateurs qu'ils soient à leur écoute. Parmi les adjoints, Josette Lazarineau, chargée des finances, a une grande préoccupation à partager avec les candidats. "L'État nous verse une dotation tous les ans [la dotation globale de financement]. On reçoit à peu près 130 000 euros, mais en 2014, on en avait 240 000. On a quasiment deux fois moins d'argent qu'avant avec l'augmentation de la population", déplore l'élue.

"Plus personne ne s'y retrouve"

Pour continuer à faire des travaux, les élus doivent sans cesse demander des subventions. Le maire de Marigny-les-Usages, Philippe Beaumont, s'arrache les cheveux. "Maintenant, pour avoir les subventions, il faut être devenir un champion de l'internet et de la recherche, soupire-t-il. L'État a créé tout un tas d'agences et tout un tas de choses différentes. Plus personne ne s'y retrouve pour savoir où trouver la subvention. Il faudrait simplifier tout ça et que l'État reste sur ces domaines régaliens à lui. Aujourd'hui, on a un petit peu l'impression qu'on veut nous diriger."

"Je n'ai pas l'impression du tout d'être entendu au niveau national."

Jean-Paul Antoine, maire de Tavers (Loiret)

à franceinfo

Philippe Beaumont n'a pas l'impression de trouver d'aide sur des sujets vitaux comme l'absence de médecins. Son homologue de la commune de Tavers, Jean-Paul Antoine, rencontre la même difficulté : "Je suis plutôt dans le mécontentement. Je n'ai pas l'impression du tout d'être entendu au niveau national." Mais l'élu ne désespère pas : "Les sénateurs sont un vecteur qui permet de faire remonter des choses."

Jean-Paul Antoine ne manquera pas à son devoir de "grand électeur". Il ira aux urnes dans une semaine, notamment parce que le vote aux sénatoriales est obligatoire, sous peine d'amende.

Les maires dans la perspective des élections sénatoriales : reportage d'Audrey Tison

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