Elections sénatoriales : de gros enjeux, à gauche mais surtout à droite
Avant les européennes de mai 2024, on oublie souvent qu’il y a une autre échéance électorale, pas anodine : les élections au Sénat, en septembre 2023.
C'est un peu normal dans la mesure où l'ensemble des Français ne sera pas appelé aux urnes : c’est une élection au suffrage indirect, via les élus locaux. Mais l’enjeu est de taille : la moitié du Sénat sera renouvelé. Les partis politiques y pensent déjà, parce que ce sera une manière de se compter et de marquer des points.
À gauche, la bataille fait déjà rage. Les insoumis n’ont aujourd’hui aucun siège, et ils aimeraient faire leur entrée dans la haute Assemblée. Mais leurs camarades socialistes – qui ont un gros bataillon de sénateurs – n’entendent pas partager le morceau. Leur patron, Patrick Kanner, va "montrer les crocs", dit-il à qui veut l’entendre. Ce sera donc un nouveau test pour la solidité de la Nupes.
De l'autre côté de l'échiquier politique, le Rassemblement national vise aussi un groupe, soit dix sénateurs. Ce serait totalement inédit.
La droite devrait rester majoritaire
Sauf énorme surprise, et l'indéboulonnable Gérard Larcher devrait donc être reconduit dans sa fonction de président du Sénat. Mais ce sera aussi un test pour l’unité de la droite.
Les Républicains s’apprêtent à élire leur nouveau chef début décembre. Parmi les candidats, il y a Bruno Retailleau, l’actuel président de groupe des sénateurs LR. Mais si jamais il perd face à Eric Ciotti, qui est donné grand favori, la droite restera-t-elle unie ? "Que le groupe explose complètement est peu probable mais qu’on voit des chapelles se constituer, c’est tout à fait possible", confie un sénateur LR, avec comme dégât collatéral que des centristes prennent le large : cela, Emmanuel Macron en rêve !
Edouard Philippe dans les starting blocks... et dans le viseur
Le chef de l’Etat surveille ces élections, et pour cause : plusieurs textes de loi passent d’abord par le Sénat. L'exécutif espère y trouver une majorité avec le centre et la droite, une majorité dont il ne dispose pas à l'Assemblée nationale. Le chef de l’Etat ne l’a certainement jamais imaginé lui-même, et pourtant le Sénat devient clé dans la poursuite de son quinquennat. Ce qui explique aussi qu’il surveille de très près son meilleur ennemi, un certain Edouard Philippe.
L’ancien Premier ministre a déjà des sénateurs amis mais il se verrait bien avoir un groupe Horizons massif. Son but est d’apparaître comme le parti des territoires. Les macronistes sont déjà sur les dents : "On ne lui fera aucun cadeau", nous glissait jeudi 3 novembre l’un d’eux.
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