Présidentielle : les Français ne font majoritairement pas confiance aux candidats en matière de sécurité
Aucun des candidats à l'élection présidentielle n'emporte la confiance de plus de la moitié des Français interrogés, selon un sondage Ipsos Sopra-Steria pour France Télévisions et Radio France.
Les Français ne font majoritairement pas confiance aux candidats à l'élection présidentielle de 2022 en matière de sécurité, selon un sondage Ipsos Sopra-Steria pour France Télévisions et Radio France consacré à la sécurité et publié jeudi 17 février, moins de deux mois avant le premier tour. Aucun des candidats n'emporte la confiance de plus de la moitié des Français interrogés.
Marine Le Pen (Rassemblement national) arrive en tête du classement mais seulement 42% des Français interrogés lui font confiance en matière de sécurité contre 49% qui disent clairement ne pas lui faire confiance. Éric Zemmour (Reconquête!), dont la sécurité est le thème principal de la campagne, n'a la confiance que de 33% des Français en la matière alors que 57% ne lui font pas confiance. Près de 31% font confiance au président sortant Emmanuel Macron (LREM) contre 60% non. Enfin, 28% font confiance à la candidate Les Républicains Valérie Pécresse contre 57% non.
Les candidats de gauche arrivent tous ensuite. Parmi eux, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon est celui qui emporte le plus la confiance des Français en matière de sécurité (23%) mais cela représente moins d'un quart de la population interrogée. Au contraire, 63% ne lui font pas confiance. 16% font confiance au communiste Fabien Roussel contre 52% non. A l'inverse, 63% des Français ne font pas confiance à l'écologiste Yannick Jadot en matière de sécurité contre 13% oui, 69% ne font pas confiance à la candidate de la "primaire populaire" Christiane Taubira contre 15% oui et 75% ne font pas confiance à la socialiste Anne Hidalgo contre 11% oui.
Globalement, le classement de la confiance envers les candidats en matière de sécurité reste le même quelles que soient les tranches d'âge et les catégories socio-professionnelles, à deux exceptions près : Jean-Luc Mélenchon est celui qui emporte le plus la confiance des moins de 35 ans (41%), devant Marine Le Pen (39%), et Emmanuel Macron emporte quant à lui la confiance des cadres (40%), également devant Marine Le Pen (35%).
On note également que, si Marine Le Pen, Eric Zemmour, Valérie Pécresse, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron réussissent à emporter la confiance des électeurs qui sont proches de leurs idées, le président sortant est aussi celui qui emporte le plus la confiance des électeurs proches du PS en matière de sécurité – Anne Hidalgo arrive deuxième – et Christiane Taubira est celle qui convainc le plus les électeurs avec une sensibilité écologiste – Yannick Jadot est deuxième.
93% des Français interrogés ont déjà été en insécurité
Pourtant la sécurité apparaît comme un sujet important dans cette campagne présidentielle, puisque 52% des Français interrogés ne sont pas d'accord avec l'affirmation "on parle trop d'insécurité dans le débat public". La même proportion de personnes sondées pensent que la situation s'est aggravée ces cinq dernières années et 60% ont une mauvaise opinion de la sécurité en France – dont la quasi-totalité des électeurs potentiels d'Eric Zemmour.
Selon ce sondage d'ailleurs, 93% des Français interrogés se sont déjà sentis en insécurité dans leur quotidien, mais ce chiffre renferme des réalités très différentes, puisque 35% des Français se sentent "rarement" en insécurité, 46% "de temps en temps" et 12% "souvent". Plus de la moitié se disent inquiétés par les agressions physiques dans l'espace public et un peu moins de la moitié par les cambriolages, le vandalisme, les vols à l'arraché et les trafics.
Par ailleurs, 91% des Français estiment qu'il faut donner plus de moyens à la justice, 90% qu'il faut renforcer les effectifs de la police et de la gendarmerie, 86% que la justice est trop laxiste, 82% qu'il faut construire de nouvelles places en prison. De plus, 64% des Français pensent qu'il faut avant tout mettre l'accent sur la répression pour lutter contre l'insécurité, contre 36% davantage en faveur de la prévention. Sans surprise, les électeurs de droite et d'extrême droite sont plus de 80% à pencher pour la répression tandis que les électeurs de gauche et d'extrême gauche sont plus partagés, avec un penchant pour la prévention.
En revanche, si 78% des Français interrogés pensent qu'il faut prévoir davantage de peines alternatives à la prison pour les délits les moins graves, cet avis est peu représenté chez les électeurs proches d'Eric Zemmour (47%). L'idée qu'il faudrait davantage contrôler les policiers pour lutter contre les violences policières est encore moins représentée chez les électeurs proches de Reconquête! (22% seulement sont d'accord) alors que 61% des Français interrogés le pensent en moyenne.
Ce sondage Ipsos Sopra-Steria pour France Télévisions et Radio France est une photographie de ce que pensent les Français à un moment donné, via un sondage réalisé auprès de 985 personnes, "constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus", sur le site internet Access Panel Online d'Ipsos les 11 et 12 février 2022.
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