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Face à la démonstration de Hollande, l'UMP veut "passer à la vitesse supérieure"

Au lendemain du grand meeting du candidat socialiste au Bourget, le parti présidentiel veut rebondir rapidement, pour insuffler une nouvelle dynamique dans les sondages.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
De gauche à droite, le patron des sénateurs UMP, Jean-Claude Gaudin, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, et le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, assistent à une réunion autour du Premier ministre François Fillon, le 17 janvier 2012 à Paris. (FLORENT DUPUY / SIPA)

Jean-François Copé a beau "rester sur sa faim" au lendemain de la démonstration de force de François Hollande au Bourget dimanche 22 janvier, le cœur de l'UMP n'est pas à la fête. "Nous devons passer à la vitesse supérieure. Cette mobilisation est d'autant plus nécessaire que François Hollande a commencé maintenant à abattre ses cartes", reconnaît le patron du parti présidentiel, lundi. La confession révèle bien la morosité qui règne actuellement dans les rangs de la majorité.

"On est dans une période pas facile, confirme le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti. Il ne s'agit pas de sombrer dans la panique, mais... Alors qu'on était dans une phase plutôt ascendante dans les sondages après la primaire socialiste, le triple A a cassé cette dynamique, et François Hollande se stabilise à un niveau élevé. Jean-François Copé a donc raison : il faut que nous accélérions !" 

"Ce n'est pas le nirvana..."

Dans Le Figaro, son collègue Damien Meslot, élu à Belfort, se montre plus critique encore : "Nous sommes dans un faux plat. Il faut que Sarkozy se lance. Les gens ont l'impression que tous les candidats battent la campagne, sauf lui." Le député Jacques Domergue ne cache pas, lui non plus, son inquiétude : "Les sondages ne décollent pas. L'entrée en campagne pourra peut-être susciter un électrochoc." Quant au député parisien Bernard Debré, il se dit "préoccupé" : "Ce n'est pas le nirvana... Il faut qu'il entre en campagne en février. Mars me semble trop tard."

Pour tenter d'insuffler la nouvelle dynamique souhaitée par Jean-François Copé, l'Elysée et l'UMP réfléchissent encore à la meilleure formule à adopter. Le marathon des vœux, qui devait être l'occasion d'apporter un véritable souffle à la pré-campagne de Nicolas Sarkozy, n'a pas eu l'effet escompté. La perte du triple A et la piste d'une TVA sociale n'ont pas arrangé les choses. Dans le dernier baromètre Ipsos pour France Télévisions du 17 janvier, le chef de l'Etat a perdu 2,5 points par rapport à décembre.

"L'avis des Français n'est pas encore fait"

"Dans les médias, les ministres parlent davantage de la campagne de François Hollande que des propositions de Nicolas Sarkozy et du projet de l'UMP, c'est un vrai problème", pointe un député francilien. "L'avis des Français n'est pas encore fait, veut croire Pierre-Yves Bournazel, secrétaire national de l'UMP, en allusion au fait que 48 % des sondés disent que leur choix peut encore changer. Nous devons donc faire davantage de réunions, de tractages ou de meetings pour défendre le bilan de Nicolas Sarkozy et expliquer son projet : en bref, il faut préparer le terrain."

Dans un premier temps, le ministre Alain Juppé ira affronter pendant vingt minutes François Hollande, jeudi 26 janvier, dans l'émission "Des Paroles et des actes" sur France 2. Pas un hasard si c'est lui qui a été choisi par le parti présidentiel : dans le dernier baromètre Ipsos-Le Point, il se classe troisième personnalité politique préférée des Français, derrière François Bayrou et François Hollande.

Une intervention télévisée de Nicolas Sarkozy dans les prochains jours

Dans la foulée, le président de la République devrait s'exprimer à la télévision, dimanche 29 ou mardi 31. Selon le Journal du Dimanche, le chef de l'Etat hésiterait encore "entre un grand show sur TF1 et France 2, ou une émission sur les chaînes info avec des experts économiques". Il devrait en tout cas en profiter pour développer les mesures discutées au sommet pour l'emploi du 18 janvier, et évoquer l'augmentation de la TVA ainsi que les accords de compétitivité. Des mesures peu populaires auprès des Français. Même les députés UMP redoutent de les payer dans les urnes. "Ça va taper très fort. On peut même se retrouver avec des manifs. Mais il n’a pas d’autre choix que cette stratégie du trompe-la-mort", explique un conseiller de l'Elysée dans le JDD.

En revanche, pas question pour l'instant d'avancer l'officialisation de sa candidature. Aux dernières nouvelles, celle-ci ne devrait intervenir que début mars. "Mieux vaut travailler jusqu'au bout : c'est ce que les Français attendent de leur président", veut croire l'un des plus fidèles amis de Nicolas Sarkozy, le député Patrick Balkany. Ce dernier demeure persuadé que "lorsqu'ils auront à choisir entre un homme qui fait le job avec courage, et un autre qui, en plus d'être inexpérimenté, fait des plans sur la comète, les Français prendront la bonne décision".

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