Vol Rio-Paris : huit ans après, "on n'épargne rien aux familles", déplore la présidente d'une association de victimes
Huit ans après le crash du vol Rio-Paris en mer, le volet judiciaire n'en finit plus. Un nouveau rapport d'expertise provisoire devait être rendu dimanche mais il a été reporté. Les familles des victimes sont en colère.
Connaîtra-t-on un jour la vérité sur le crash du vol Rio-Paris ? Le 1er juin 2009, l'avion d'Air France s'écrasait en mer avec 228 personnes à bord. Aucun survivant n'a été retrouvé. Huit ans plus tard, la procédure judiciaire piétine. Un nouveau rapport d'expertise provisoire devait être rendu dimanche 3 septembre mais la justice a décidé d'accorder un délai supplémentaire aux experts. Ils disposent d'un mois et demi de plus pour rendre leurs conclusions. Les familles ne décolèrent pas.
Si les experts disposent de plus de temps pour conclure leurs analyses, c'est parce qu'ils n'ont pas toutes les cartes en main. En effet, Air France et Airbus, tous les deux mis en examen dans ce dossier, n'ont pas fourni tous les documents qui leur étaient demandés. Ce retard supplémentaire dans la procédure fait bondir Danièle Lamy, la présidente de l'association Entraide et solidarité vol AF447. "Ça fait plus de huit ans que nous attendons", s'insurge celle qui a perdu un de ses fils dans le crash. Elle dénonce "un dossier judiciaire qui va d'expertise en contre-expertise, de délai accordé en délai accordé, et toujours [en faveur des] mis en examen".
Deux poids, deux mesures ?
D'après Danièle Lamy, la gestion du dossier par la justice n'est pas totalement impartiale. "Quand nous posons des questions complémentaires, nous n'avons droit qu'à des refus". Elle cite un exemple récent : "Nous avions formulé des questions à destination de ces experts judiciaires, qui affinaient les questions déjà posées par les juges d'instruction. On a eu un refus. Nous avons fait appel le 1er mars et depuis nous n'avons même pas de reponse de la Cour d'appel."
Face à ces lenteurs judiciaires, Danièle Lamy se désespère : "La procédure judiciaire est vraiment sans fin. Les familles commencent à douter, elles s'impatient." Selon elle, dans cette procédure, "on n'épargne rien aux familles". "Je ne sais pas si les familles sont vraiment très bien traitées dans cette affaire", ajoute-t-elle. Et de conclure, sur l'action des associations : "Visiblement, ça a l'air de déranger."
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