"Il n’y a plus du tout de respect envers la profession" : un collègue de la policière agressée à Champigny-sur-Marne témoigne
Un des collègues de la policière rouée de coups le soir du réveillon témoigne mercredi sur franceinfo. Il participait mardi après-midi au rassemblement organisé par le syndicat Alliance devant le commissariat de Champigny-sur-Marne.
Au lendemain du rassemblement organisé par le syndicat Alliance devant le commissariat de Champigny-sur-Marine (Seine-et-Marne) suite à l’agression de deux policiers le soir du réveillon, un des collègues de la policière rouée de coups témoigne sur franceinfo.
Des policiers de moins en moins respectés
Avant de devenir policier, Nicolas a passé cinq ans dans l'armée de terre. À 27 ans, il débute sa nouvelle carrière de gardien de la paix à la brigade de nuit de Chennevières-sur-Marne, commune situé juste à côté de Champigny-sur-Marne. Dimanche soir, il était en repos, mais d'habitude, Nicolas patrouille avec la jeune policière qui a été rouée de coups. "Elle passe le 31 à bosser, elle a failli ne pas revenir, rappelle, inquiet, le policier. Il faudrait se poser les bonnes questions. Ça devient de plus en plus régulier. On sait qu’on fait un métier dangereux mais à ce point-là ! Je ne suis pas ancien, j’ai quelques mois de service, mais c’est la première fois que je vois ça. Il n'y a aucun scrupules de la part de ceux font ces gestes-là."
Quand il se tourne vers ses collègues plus anciens, le discours est aussi inquiétant : "Ils nous disent que dans la police d’il y a 20-30 ans, il y avait une certaine dangerosité également, mais que maintenant ça devient compliqué." Nicolas constate également que la présence des policiers "ne suffit pas à ramener le calme", mais, au contraire, "peut attiser".
Les policiers réclament le retour des peines planchers
Selon le gardien de la paix, les auteurs de violences "sont souvent les mêmes qu’on connaît, qu’on revoit et qui sont relâchés le lendemain". Pour Nicolas, c'est justement à cause de ce sentiment d'impunité que les forces de l'ordre sont trop souvent agressées. Sur le terrain depuis seulement neuf mois, il constate déjà que l'uniforme de policier n'est plus respecté. "Souvent, pour un simple contrôle, ça peut vite déborder. On peut se retrouver à contrôler deux individus et dix qui s’amènent, puis quinze, puis vingt", raconte-t-il. On sent une tension. On sent qu’on n’est plus du tout respectés […], il n’y a plus du tout de respect envers la profession."
Militant du syndicat Alliance, ce jeune policier attend des peines plus lourdes pour les auteurs de violence contre des policiers. Son syndicat réclame depuis le début de la semaine pour le retour des peines planchers.
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