Violences envers les forces de l'ordre : "Les policiers sont devenus les punching balls de la République"
Invité mercredi sur franceinfo, Jean-Paul Megret, le secrétaire national du Syndicat indépendant des commissaires de police, voudrait que le ministre de l'Intérieur annonce des mesures contre les agressions de policiers.
Les syndicats de police doivent être reçus mercredi 10 janvier par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Il doit présenter ses voeux aux policiers lors d'un discours à l'hôtel de police de Rouen (Seine-Maritime). Dix jours après l'agression de policiers à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), Jean-Paul Megret, le secrétaire national du Syndicat indépendant des commissaires de police, voudrait que le ministre de l'Intérieur annonce des mesures contre les agressions de policiers. "On n'a pas oublié" l'agression de la nuit de la Saint-Sylvestre à Champigny-sur-Marne, explique-t-il sur franceinfo. "Ce sont des choses qui se produisent extrêmement souvent. C'est presque le quotidien des forces de l'ordre". Il fustige aussi la "culture de l'excuse" de la justice.
Cela choque la population, crée l'émoi à juste titre, et puis le soufflé retombe.
Jean-Paul Megretfranceinfo
"Les policiers sont devenus les punching balls de la République", dénonce Jean-Paul Megret. "On additionne les blessés à coup d'un petit millier par mois, et je ne parle même pas des morts en service", s'alarme-t-il, considérant que les peines à l'encontre des auteurs de violences contre des policiers sont "symboliques" et "permettent à des gens d'avoir une certaine culture de l'impunité".
Le secrétaire national du Syndicat indépendant des commissaires de police se donc dit favorable au retour des peines planchers : "Les magistrats ont décidé de ne pas les appliquer pour des raisons totalement idéologiques. Ils estiment qu'ils ont le droit de choisir de ne condamner qu'à une peine avec sursis", dénonce-t-il.
Violences policières et agressions de policier sont sans rapport
Pour Jean-Paul Megret, "les auteurs de bavures sont à juste titre sanctionnés", mais "ont droit aussi à une procédure pénale et à des enquêtes qui respectent la présomption d'innocence". Selon lui, les violences commises par des policiers ne sont pas un fait de société. "Comme dans toute institution de 140 000 personnes, on a des gens qui dérapent mais cela n'a aucun rapport avec le fait que le symbole de notre uniforme soit devenu une cible pour un certain nombre d'individus", estime-t-il.
Aujourd'd'hui, "les familles se posent des questions : savoir si leur frère, leur mari, leur épouse vont revenir blessés ou pire. C'est une vraie source d'angoisse, qui crée toute cette émotion et cette démotivation", constate Jean-Paul Megret.
"On a des policiers qui sont dans la crainte, qui sont constamment filmés. Ils sont avec des caméras pour vérifier la légitimité de leur action. C'est tout à fait normal mais on aimerait que ceux qui les agressent soient véritablement condamnés au-delà d'une sanction qu'on annonce en peine de prison mais qui n'est jamais exécutée", conclut-il.
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