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Appartement XXL, chèques en bois et barrage de police forcé : la vie débridée de Thomas Fabius

Le fils du ministre des Affaires étrangères est visé par un mandat d'arrêt sur le territoire américain, après une folle nuit à Las Vegas.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Thomas Fabius, lors de son arrivée au tribunal de grande instance de Paris, le 1er juin 2011. (BERTRAND GUAY / AFP)

Thomas Fabius ne passera sans doute pas ses prochaines vacances aux Etats-Unis. Le fils du ministre des Affaires étrangères fait l'objet d'un mandat d'arrêt valable sur tout le territoire américain après une folle nuit passée à Las Vegas (Nevada) en mai 2012. Il y avait distribué des chèques en bois dans différents casinos, pour un montant total de 3,5 millions de dollars (3,2 millions d'euros).

Cette mésaventure est la dernière d'une longue liste pour le jeune homme de 33 ans. Francetv info revient sur les déboires de celui qui aime brûler la chandelle par les deux bouts.

Condamné pour abus de confiance en 2011

Après avoir monté une affaire de crèches en entreprise, Thomas Fabius se rapproche en 2009 de deux hommes d'affaires afin de lancer un système de cartes à puces innovant en Afrique, raconte le site Metronews. Mais l'aventure tourne au vinaigre, et ses associés accusent le fils de l'ancien Premier ministre d'avoir détourné 80 000 euros à son profit. Une somme qui lui aurait permis d'éponger des dettes de jeu.

Les deux hommes portent plainte pour abus de confiance. En choisissant de plaider coupable en 2011, Thomas Fabius échappe à un procès, mais pas à une amende : 15 000 euros, dont 10 000 avec sursis. Quelques mois plus tard, il est visé par une enquête pour "tentative d'escroquerie et faux". Les policiers le soupçonnent d'avoir laissé une fausse montre de valeur en gage à un casino marocain, et découvrent alors qu'il est "interdit de casino sur le territoire français", rapporte Europe 1.

Propriétaire d'un luxueux appartement

En 2013, Thomas Fabius suscite l'intérêt de Tracfin, la division anti-blanchiment d'argent du ministère des Finances. Elle s'interroge sur la manière dont le jeune homme, dont les faibles revenus ne lui permettent pas d'être assujetti à l'impôt, a pu acquérir pour 7,5 millions d'euros l'ancien appartement de 285 m² de Claude Zidi, situé sur le prestigieux boulevard Saint-Germain, à Paris.

Une enquête est ouverte pour "faux", "escroquerie" et "blanchiment". Le fils du ministre des Affaires étrangères explique avoir financé l'opération grâce à un emprunt bancaire, mais les revenus de son entreprise de consulting, consultés par Metronews, "ne présentent guère un profil susceptible de cautionner un tel prêt". D'autres sources, citées par Le Point, qui a révélé l'affaire, évoquent des gains de jeu pour justifier l'achat.

Rattrapé par la police après avoir forcé un barrage

Dernière affaire en date avant l'affaire des chèques en bois américains : le passage en force d'un barrage de police dans le 7e arrondissement de Paris, à l'été 2014. Au volant de son Audi A5, il refuse de s'arrêter devant deux policiers qui lui demandent de patienter pendant la fin d'un exercice incendie organisé devant un bâtiment de la rue Constantine.

Rattrapé quelques minutes plus tard par la brigade anticriminalité, il se montre très véhément et fait valoir qu'il est le fils du ministre des Affaires étrangères. "Ce n'est pas un passe-droit", lui réplique un policier. Convoqué au commissariat, il verra finalement son refus d'obtempérer transmis au parquet de Paris.

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