Bouches-du-Rhône : "39 points de deal" démantelés "définitivement" sur les deux dernières années à Marseille

Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône, a indiqué lundi 26 décembre sur franceinfo que "39 points de deal" ont été démantelés "définitivement" sur "les deux dernières années" à Marseille. "Nous luttons contre les points de deal au pied des tours, avec 39 points de deal démantelés sur les deux dernières années" à Marseille. "Ce sont des points de deal qui ont été démantelés définitivement", a-t-elle précisé.

Selon elle, le travail des forces de police et de gendarmerie affaiblit la rentabilité de ces points de deal : "Certains tournaient à plusieurs dizaines de milliers d'euros par jour et ils ne tournent plus qu'à quelques milliers d'euros désormais. Nous allons continuer ce travail jusqu'à l'effacement du point de deal." Les plus gros peuvent rapporter 50 000 euros par jour. "La drogue tue nos jeunes dans le quartier de Marseille et la lutte va être très longue pour rétablir un semblant de calme et d'ordre et de sécurité pour tous ces habitants", a-t-elle expliqué. Frédérique Camilleri indique que "29 homicides ont été sans doute déjoués depuis 2016 dans les Bouches-du-Rhône grâce à ce travail proactif de la police judiciaire".

31 morts depuis le début de l'année

La préfète souhaite continuer également à "désarmer ces équipes de tueurs et retirer les armes de la circulation". Selon elle, "plus de 1 000 armes ont été saisies" en 2022 dans les Bouches-du-Rhône. C'est 72 % d'armes saisies en plus cette année par rapport à l'année précédente" dans le département, a-t-elle souligné. Selon la préfète, la lutte contre le trafic de drogues passe par une lutte contre les consommateurs : 18 000 amendes forfaitaires délictuelles ont été dressées en 2022 contre des consommateurs à Marseille. 

Dans les Bouches-du-Rhône, 31 personnes sont mortes depuis le début de l'année 2022 dans des règlements de compte – 19 faits de règlements de comptes faisant 16 victimes – ou dans des homicides ou tentatives d'homicides liés au trafic de stupéfiants – 45 faits relevés faisant 15 victimes – a appris mardi 27 décembre franceinfo auprès de la préfecture de police du département. Ce chiffre comprend les deux morts à Marseille survenus depuis vendredi 23 décembre.

Méthode de comptage différente

À noter que ce bilan ne peut pas être comparé à celui des années précédentes, la méthode de comptage n'étant pas la même puisque la préfecture de police a fait le choix de ne plus communiquer sur le seul chiffre des "règlements de comptes", mais sur la catégorie plus large des "homicides liés au trafic de stupéfiants". Depuis quelques années, la classification "règlements de compte" ne permet plus de traduire, à elle seule, l'ensemble du phénomène des homicides ou tentatives d'homicides liés au trafic de stupéfiants.

D'après la préfecture, "alors que les règlements de comptes ciblaient principalement les gérants de réseaux ou leurs proches collaborateurs, des acteurs moins haut placés dans les trafics sont désormais régulièrement pris pour cible, selon des modes opératoires variables, entraînant un écart entre victimes de règlements de comptes (au sens policier du terme) et victimes d'homicides ou de tentatives d'homicide liés au trafic de stupéfiants". En se basant donc sur le qualificatif "règlements de comptes", la préfecture en comptabilise 26 en 2016 ayant fait 29 morts contre 19 donc en 2022 ayant fait 16 morts.