Cet article date de plus de huit ans.

Ce que l'on sait de l'enlèvement d'un bébé à Grenoble par son père, qui s'est rendu

La fillette de quatre mois a été retrouvée en bonne santé. L'alerte enlèvement avait été déclenchée dans la soirée du mardi 18 octobre. 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le logo Alerte enlèvement, diffusé à la télévision le 19 décembre 2012. (MAXPPP)

La petite Djenah a été retrouvée en bonne santé et son père s'est rendu, a annoncé le parquet mercredi 19 octobre peu avant midi. Le bébé de quatre mois avait été enlevé dans la matinée de mardi à Grenoble (Isère). L'alerte enlèvement avait été déclenchée dans la soirée pour retrouver la petite fille et son père, Steeve Beni Y Saad, âgé de 28 ans. Voici ce que l'on sait de cette histoire.

Que s'est-il passé ?

Mardi matin, Steeve Beni Y Saad est venu chercher le bébé dans le foyer pour femmes battues où la mère de Djenah était accueillie après avoir subi des violences de la part de son compagnon. Les faits se sont déroulés entre 10h50 et 11h30, a précisé le procureur. Le père de l'enfant est entré par le balcon du rez-de-chaussée surélevé où se trouvait la mère, seule. Celle-ci s'est réfugiée avec sa fille dans un appartement voisin, dont Steeve Beni y Saad a défoncé la porte. "La mère a été frappée", a ajouté le magistrat. Le père a "bousculé" une assistante sociale et a emmené le bébé qui se trouvait dans un siège de type Maxi-Cosi.

L'alerte pour retrouver Djenah a été déclenchée après 22 heures mardi soir. Avec, comme à chaque fois, des messages diffusés sur une cinquantaine de canaux : à la radio, à la télévision, sur internet mais aussi sur les panneaux des gares, des autoroutes, les panneaux d'affichage dans les rues ou dans le métro.

Mercredi en fin de matinée, indique Le Dauphiné libéré, "le père a appelé les services de police, depuis une cabine téléphonique d’Échirolles, pour indiquer qu’il souhaitait se rendre. Les policiers de la brigade anticriminalité de Grenoble sont allés le chercher et l’ont trouvé. Il était avec le bébé, lequel est en bonne santé." 

Que sait-on du père ?

Steeve Beni Y Saad est un jeune homme noir de 28 ans. Il mesure 1,75 m, a les cheveux courts, noirs, et il porte des lunettes de vue.

Le couple était séparé à la suite de violences dont le père est suspecté sur sa compagne, selon Le Dauphiné libéré. La justice "n'a pas encore statué sur ces violences présumées et le père avait le droit de visite à sa fille, ce qui explique qu'il ait pu accéder jusqu'à elle", poursuit le quotidien.

"L'homme, sans domicile fixe, précise France 3 Alpes, est décrit comme un individu violent. La mère était déjà venue trouver refuge dans ce foyer il y a trois ans. Elle devait passer au tribunal jeudi 20 [octobre] pour demander une ordonnance de protection."

Quels résultats avait donné l'alerte ?

Depuis mardi soir, 220 appels et 50 courriers électroniques avaient été reçus par les enquêteurs, dont 18 étaient considérés comme des éléments exploitables. 

Mercredi matin, le magistrat avait lancé un appel au père de Djenah : "Le mieux serait qu'il ramène l'enfant, que ce soit dans un commissariat, une gendarmerie ou un hôpital. Ce serait mieux pour l'enfant (...) et ce serait mieux pour lui parce que, évidemment, la justice tiendrait compte de son geste. (...) Qu'il ramène l'enfant le plus tôt possible, cela vaudra mieux pour tout le monde." 

C'est la 19e fois qu'une alerte enlèvement est déclenchée en France depuis la création du dispositif en 2006. Jusqu'à présent, selon cette infographie, les enfants ont été retrouvés sains et saufs.

Quatre critères sont requis pour activer ce dispositif : un enlèvement avéré, une victime mineure, son intégrité physique en danger et des informations permettant la localisation de l'enfant ou du ravisseur. Toutes les conditions étaient remplies dans le cas de Djenah, a précisé le procureur, avec une petite correction : il ne s'agit pas d'un enlèvement, mais d'une "soustraction de mineur par ascendant". 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.