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Cold case : 37 affaires non-élucidées reprises par le pôle dédié

La création de ce pôle en mars a pour objectif de relancer les investigations sur des dossiers qui risquent de s'enliser, pour lesquels il n'y a pas récemment eu d'actes d'enquête.

Article rédigé par Aurélien Thirard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un gendarme stocke des éléments relatifs à une affaire, au Pôle Judiciaire de la Gendarmerie Nationale à Cergy-Pontoise, le 26 janvier 2021. Photo d'illustration. (MARTIN BUREAU / AFP)

Le pôle judiciaire national dédié aux cold cases a repris 37 affaires non-élucidées depuis sa création le 1er mars 2022, a appris franceinfo lors d'un point d'étape organisé par le tribunal judiciaire de Nanterre, où se situe le pôle, mardi 13 septembre. Mais ils n'espèrent pas la résolution d'une première affaire avant 18 mois.

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Ce pôle, dont la création était prévue dans la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire promulguée le 23 décembre 2021, a pour objectif de relancer les investigations sur des dossiers qui risquent de s'enliser, pour lesquels il n'y a pas récemment eu d'actes d'enquête.

La plus ancienne affaire date de 1972

Au total, il a identifié 193 affaires qu'il est susceptible de reprendre mais, pour l'instant, il ne s'est saisi que de 37 – contre seulement sept en mai 2022. Sur ces 37, 35 font l'objet d'une information judiciaire, il s'agit de 25 homicides, sept enlèvements et de trois "parcours criminels". Les deux dossiers restant concernent des faits de viol et font l'objet d'enquêtes préliminaires. Dans deux affaires sur trois, les victimes sont exclusivement des femmes et, dans une affaire sur cinq, les victimes sont mineures.

L'affaire la plus ancienne date de 1972. La famille Mechinaud disparaissait le soir de Noël de son domicile de Boutiers-Saint-Trojan, en Charente. Les plus récentes datent de 2020. Le pôle a aussi repris en main l'affaire des disparues de l'A6 où plus d'une dizaine de femmes tuées ou disparues aux alentours de l'autoroute en Saône-et-Loire. Il y aussi l'affaire Fabrice Ladoux, du nom de ce garçon de 12 ans retrouvé mort au fond d'un ravin, ou encore l'affaire dite du "Grêlé" bien que François Vérove, l'ex-gendarme et tueur en série, se soit suicidé en début d'année.

150 dossiers encore en cours d'évaluation

En mai 2022, le parquet de Nanterre avait déjà donné des indications sur sept affaires, reprises par le pôle. Il s'agissait notamment de trois crimes dont "l'ogre des Ardennes" Michel Fourniret est suspecté. Les victimes sont Estelle Mouzin, disparue en 2003 à Germantes en Seine-et-Marne ; Lydie Logé, disparue en 1993 à Saint-Christophe-le-Jajolet dans l'Orne ; Marie-Angèle Domece, disparue en 1988 à Auxerre dans l'Yonne et Joanna Parrish, retrouvée morte en 1990 à Monéteau, dans l'Yonne également - ces deux dernières sont réunies dans un même dossier, Miyreim Huysien, une prostituée bulgare tuée en 2017 à Paris, Hemma Davy-Greedharry tuée en 1987 entre Malakoff et Châtillon dans les Hauts-de-Seine, Nathalie Boyer tuée en 1988 à Saint-Quentin-Fallavier en Isère et Leila Afif tuée en 2000 à La Verpillière en Isère.

Les dossiers proviennent d'ailleurs principalement de la cour d'appel de Paris (16) puis d'Isère (4) et des Yvelines (2). Une affaire provient de chacun des départements suivants : les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes, le Doubs, le Finistère, la Gironde, l'Indre-et-Loire, les Landes, le Loiret, le Lot-et-Garonne, la Marne, l'Orne et la Saône-et-Loire. Les trois dernières affaires, dites de "parcours criminel", peuvent concerner plusieurs départements voire plusieurs pays puisqu'elles suivent les déplacements d'un suspect.

Plus de 150 dossiers sont encore en cours d'évaluation par le pôle, pour savoir s'ils correspondent à ses critères et s'il peut donc les reprendre. Parmi eux figurent notamment la tuerie de Chevaline ainsi que le meurtre de Paquita Parra en 1998 à Angoulême.

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