Procès Troadec : "La sagesse serait d'accepter cette décision", réagit l'avocat d'Hubert Caouissin, condamné à 30 ans de réclusion criminelle
Après plus de sept heures de délibéré, la cour d'assises a retenu l'altération du discernement de l'accusé, lui évitant ainsi la réclusion à perpétuité.
"Nous rencontrons notre client ce matin à la maison d'arrêt, je pense que la sagesse de la défense d'Hubert Caouissin serait effectivement d'accepter cette décision", a déclaré jeudi 8 juillet sur franceinfo Me Thierry Fillion, un des avocats d'Hubert Caouissin, condamné mercredi soir par la cour d'assises de Loire-Atlantique à 30 ans de réclusion criminelle pour le quadruple meurtre de la famille Troadec à coups de pied de biche, en février 2017, à Orvault, près de Nantes.
"La vérité profonde de ce dossier a été reconnue par la cour d'assises et a participé à la fixation de la peine infligée à Hubert Caouissin", a poursuivi l'avocat. Après plus de sept heures de délibéré, la cour d'assises a retenu l'altération du discernement de l'accusé, lui faisant ainsi bénéficier d'une atténuation de peine. Le ministère public avait requis la réclusion criminelle à perpétuité assorti d'une peine de sûreté de 22 ans à l'encontre de d'Hubert Caouissin. Le parquet a dix jours pour faire appel, à compter de l'annonce du verdict.
"On ne sait pas si le magot a ou non existé"
"Je pense que cette audience, qui a duré près de trois semaines, a sans doute participé à réveiller des choses chez Hubert Caouissin. Maintenant, nous savons par les expertises qu'il se plaignait lui-même régulièrement d'avoir des difficultés à prendre conscience du fait qu'il était l'auteur de ce drame", a ajouté Me. Thierry Fillion. Au moment des faits, l'accusé était convaincu que le frère de sa compagne, Pascal Troadec, avait subtilisé un trésor familial de lingots d'or. Hubert Caouissin a raconté s'être rendu à Orvault pour récolter des "informations" sur le vol de ce trésor imaginaire. Il a maintenu avoir tué ses victimes pour se défendre.
"On ne sait pas si ce magot a ou non existé, en tout cas aucun élément de l'enquête n'a permis depuis quatre ans et demi de le démontrer", a expliqué Me. Thierry Fillion. "Il apparaît qu'à l'audience, Hubert Caouissin a effectivement dit qu'il ne pouvait pas ne pas continuer à croire à cette réalité, ce que d'ailleurs les experts ont expliqué à leur tour en disant que cette croyance le protégeait psychiquement", a-t-il ajouté. "Les experts ont conclu qu'on était en présence d'un délire à deux ou trois personnes. Hubert Caouissin, sa compagne Lydie Troadec et sa belle-mère, Renée Troadec, qui serait celle qui initialement avait renseigné Hubert Caouissin sur cette 'réalité'", a déclaré l'avocat.
L'ancienne compagne d'Hubert Caouissin, Lydie Troadec, 52 ans, qui comparaissait libre, a été condamnée à trois ans de prison, dont deux ans ferme, pour modification de scène de crimes et recel de cadavre. Elle a été incarcérée à l'issue de l'audience.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.