Explosion de la rue de Trévise : la mairie du 9e et la Ville de Paris se renvoient la responsabilité, les riverains eux ont "besoin de savoir"
Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement, explique, mardi dans une première déclaration à franceinfo, que la mairie de Paris reste "seule décisionnaire dans l'affectation des crédits" liés aux travaux de voieries.
La passe d'armes continue autour de l'explosion de la rue de Trévise à Paris. Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement, a répondu dans une première déclaration à franceinfo, mardi 31 décembre, à la directrice des Affaires juridiques de la Ville. Lors d'une conférence de presse, lundi, Ivoa Alavoine a semblé renvoyer la responsabilité sur la mairie du 9e arrondissement où se situe la rue de Trévise après un rapport d'experts soulignant des "manquements" de la Ville de Paris et d'une entreprise.
"Ce type de travaux d'entretien est mandaté par les services techniques locaux en lien étroit avec les mairies d'arrondissements", a expliqué, lundi, Ivoa Alavoine, directrice des Affaires juridiques de la ille de Paris. Mardi, Delphine Bürkli a confié, sur franceinfo, que "le juge d’instruction n’a pas jugé utile" de l’entendre : "Je suis mise hors de cause, parce que je ne suis pas responsable."
Cette intervention lors de votre conférence de presse ne reflète en aucun cas la réalité du cadre institutionnel dans lequel se déroulent les travaux de voirie dans Paris.
Delphine Bürklicommuniqué à franceinfo
Invoquant le Code général des collectivités générales, Delphine Bürkli rappelle, dans un communiqué envoyé plus tôt, que les "mairies d'arrondissement ne disposent d'aucun lien hiérarchique sur les services locaux techniques". L'élue affirme que la mairie centrale reste "seule décisionnaire dans l'affectation des crédits" liés aux travaux de voieries. "Seule la Ville de Paris a la capacité juridique pour intervenir sur les travaux de voiries", ajoute-t-elle.
Delphine Bürkli, élue LR, a rejoint la campagne de Benjamin Griveaux, adversaire d’Anne Hidalgo aux municipales de 2020. Doit-on voir, dans la mise en cause de la maire du 9e par la Ville de Paris, un règlement de compte ? "La politique politicienne a ses limites, répond-elle sur franceinfo (…) Je ne rentrerai dans aucune polémique."
Jeudi 2 janvier sur franceinfo, Ian Brossat, maire adjoint de Paris, a expliqué que "c'est un rapport partiel de l'aveu même des experts. Il sera suivi d'autres investigations". Le porte-parole du PCF déclare aussi que si le rapport prouve qu'il y a des manquements "il faudra en tirer toutes les conséquences, c'est évident". En attendant, "la seule chose qui compte c'est la manifestation de la vérité et ce que je souhaite c'est que les victimes aient accès à l'ensemble des informations qui leur permettent de connaître la vérité. Nous serons d'ailleurs aux côtés des victimes la semaine prochaine à l'occasion d'une réunion publique. C'est la raison pour laquelle la Ville de Paris a commandité un audit", a poursuivi Ian Brossat.
Des riverains toujours "dans l'expectative"
Dans son communiqué, la maire du 9e précise qu'elle tient tous les mois une réunion d'information à l'attention des victimes de l'explosion, la prochaine le 6 janvier. Une réunion saluée par Pierre Socirat, sur franceinfo. Le président du Conseil syndical de l’immeuble mitoyen de celui où a eu lieu l’explosion estime par ailleurs être "un peu dans l'expectative". Les riverains et les victimes sont "ballotés" d'expertises en contre-expertises. Il "prend acte de ce qui est dit dans ce rapport, mais ça ne change pas [leur] quotidien".
Il estime que le temps est venu "de savoir quels sont les responsables", car "il y a quand même des réparations à faire". Il rappelle "que cette explosion, c'est 1 000 personnes touchées, 600 personnes relogées au moment des faits, 60 blessés dont certains très gravement, et c'est 4 morts".
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