Incendie en Italie : décrivant des "montagnes brûlées", ces Siciliens dénoncent "l'abandon du gouvernement"

La chaleur est étouffante et l'air, irrespirable. Pauline, qui habite depuis deux ans à Palerme, n'avait jamais connu une telle fournaise : "Ce qui a vraiment déclenché la situation, c'est qu'il a fait presque 47 degrés lundi, c'est l'un des records de température enregistrés à Palerme". Le sud de l'Italie est confronté à des incendies d'une ampleur exceptionnelle. Les pompiers italiens ont combattu près de 1 400 départs de feu depuis dimanche 23 juillet, dont 650 rien qu'en Sicile. Un couple de personnes âgées a été retrouvé mort dans sa maison incendiée dans les environs de Palerme.

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Tous les habitants de la capitale sicilienne décrivent des conditions apocalyptiques. "Le sirocco, le vent très, très chaud a soufflé en continu lundi et mardi. Cela a attisé les feux, poursuit Pauline. On suppose aussi que beaucoup de ces feux sont criminels, donc intentionnels. Hier, il y avait vraiment de la fumée jaune noirâtre. Là, l'air est beaucoup plus dégagé". 

Le vent est en effet retombé depuis la matinée du mercredi 26 juillet, mais les feux continuent de faire rage autour de la capitale de la Sicile. L'un des incendies est arrivé à proximité de l'aéroport qui a dû être fermé pendant plusieurs heures avant de rouvrir dans la matinée du mercredi 26 juillet. Victor a pu arriver à Palerme en provenance de Paris. "Je suis rentré en bus depuis l'aéroport jusqu'à Palerme. Et c'est vrai que les montagnes étaient particulièrement brûlées tout le long de l'autoroute, avec des incendies qui étaient encore en cours plus au loin", décrit-il. 

Des souvenirs douloureux, un an après les incendies sur l'île de Stromboli

Ces feux incontrôlables ont déjà détruit des centaines d'hectares de végétation, comme ce fut le cas en 2022 sur l'île de Stromboli, au nord de la Sicile, ravagée par un colossal incendie. De nombreux Siciliens dénoncent l'incompétence des autorités. "Le parc archéologique de Sélinonte a brûlé", souligne une jeune femme de 33 ans, mariée à un Sicilien et mère d'une petite fille. 

"C'est un patrimoine merveilleux de beauté naturelle qui est parti en fumée"

Une habitante

à franceinfo

"La Sicile brûle et il y a vraiment très peu de moyens pour gérer ça. Il n'y a pas de prévention. Là, il y a quand même un fort sentiment d'impuissance... Il est vraiment question d'une partie de l'Italie laissée complètement à l'abandon par son gouvernement", explique-t-elle. 

Le président de la région sicilienne, Renato Schifani a reconnu que la journée du mardi 25 juillet avait été l'un des jours les plus difficiles pour la Sicile depuis des décennies.