Rideau d'eau et cabine surpressurisée : comment les pompiers près de Martigues s'entraînent à se protéger des flammes
Les pompiers continuent de surveiller attentivement le secteur de Martigues (Bouches-du-Rhône), en proie à de gros incendies. Dans leur centre de formation au nord de Marseille, ils s'entraînent à se protéger du feu à l'intérieur de leurs camions via des dispositifs d'autoprotection.
Aux commandes à l'avant du camion de pompier, le sergent-chef Karim Ben Abderrahman et l'adjudant José Garrido. Ils s'équipent : gants, masques et casques, puis ils font un rapide briefing. Le camion démarre direction l'aire d'entraînement, dans leur centre de formation à Velaux, au nord de Marseille. C'est là qu'ils s'entraînent, en situation, à déclencher leurs dispositifs de protection, alors qu'ils surveillent toujours le secteur de Martigues (Bouches-du-Rhône) où 1 000 hectares sont déjà partis en fumée.
Face à eux, de faux arbres métalliques qui s'embrasent avec du gaz. Les flammes commencent à lécher les vitres. "Le feu est sur nous, il y a seulement l'autoprotection du véhicule qui est enclenchée, c'est-à-dire un rideau d'eau au niveau de la cabine et la protection des roues", explique José Garrido. L'eau s'écoule tout autour, elle empêche le camion de brûler, cela peut durer entre 5 et 7 minutes, il faut donc vite se libérer des flammes et de la chaleur suffocante.
Ça peut monter à 300, 400 ou 600 degrés, tout dépend de l'intensité du feu, et surtout quand le feu court et passe sur nous, on arrive à un pic de chaleur énorme.
Karim Ben Abderrahman, sergent-chefà franceinfo
"À l'intérieur, on a des paramasques directement branchés sur des bouteilles d'air sous pression, à coupler avec une deuxième bouteille d'air qui met la cabine en surpression pour éviter que les fumées puissent rentrer dans le véhicule", précise le pompier.
Toutes ces protections sont en fait le fruit de très mauvaises expériences. "Malheureusement, dans les Bouches-du-Rhône, comme dans la zone sud et bien d'autres départements, on a laissé trop d'hommes en situation hostile avec des drames", raconte le colonel Grégory Allione. "C'est pourquoi on a fait normaliser cette cabine qui devient la bulle d'autoprotection et de survie de l'ensemble de nos personnels." 90 camions de pompier en sont équipés dans les Bouches-du-Rhône. Il a fallu investir 21 millions d'euros en trois ans.
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