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Handball : trois signes qui montrent que Nikola Karabatic n'a pas (trop) souffert de l'affaire des paris suspects

Alors que s'est ouvert lundi le procès des treize prévenus dans cette affaire, la cote de l'international français n'a jamais été aussi haute.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le handballeur de l'équipe de France Nikola Karabatic, lors de la demi-finale des Jeux olympiques France-Croatie, le 10 août 2012 à Londres (Royaume-Uni). (JEFF GROSS / GETTY IMAGES EUROPE)

Nombreux sont ceux qui pensaient que Nikola Karabatic était fini, le 30 septembre 2012, quand il avait quitté, en compagnie de plusieurs joueurs de son équipe de Montpellier, encadrés par la police, la salle Coubertin, après un match contre le PSG Handball. L'actualité judiciaire avait totalement éclipsé le choc du championnat, premier (et unique) match de D1 diffusé sur Canal +.

Trois ans plus tard, le sportif prendra peut-être sa revanche sur le judiciaire. Le médiatique procès de l'affaire des paris suspects se tient du 15 au 26 juin au tribunal de justice de Montpellier (Hérault). Ensuite, Nikola Karabatic signera au PSG Handball, moyennant 2 millions d'euros, soit un record du monde pour un transfert dans ce sport, et touchera le plus gros salaire de l'histoire du championnat.

1Le patron du handball français, c'est toujours lui

"C'est le prototype du joueur parfait", lâche l'ex-capitaine tricolore Jérôme Fernandez. Nikola Karabatic, 31 ans, est au sommet de son art. Après une saison 2012-13 gâchée par l'affaire, entre une rupture de contrat à Montpellier et la fin de saison dans un club plus modeste, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), le joueur a magistralement su rebondir en s'exilant au Barça. Depuis 2013, il a été sacré meilleur joueur du monde, a franchi la barre des 1 000 buts en équipe de France et a considérablement enrichi son palmarès : une Ligue des champions, deux titres de champion d'Espagne, un championnat d'Europe en 2014 et une Coupe du monde en 2015 avec les Bleus. 

La grande famille du handball s'est serré les coudes autour de sa star. On cherchera en vain la trace d'un reproche dans le livre de Claude Onesta. Au contraire : "La durée de cette enquête montre que les choses étaient sans doute moins limpides que les chiens de garde du journalisme sportif ont voulu le laisser croire aux premiers jours du scandale." Le sélectionneur des Bleus l'a toujours appelé en sélection, en a fait son capitaine, et l'a dispensé de stage international la semaine passée pour préparer son passage au tribunal, rapporte Midi Libre. Nikola Karabatic a aussi encouragé la prise de pouvoir de Didier Dinart au sein du staff de l'équipe de France. L'ancien international tricolore qui est, au passage, le parrain de sa fille.

2L'icône du handball dans l'Hexagone, c'est encore lui

Même au plus fort de la tourmente, Nikola Karabatic continue d'être l'unique handballeur qui figure dans les différents classements de popularité des sportifs. Sa chute - relative - dans celui publié tous les ans dans L'Equipe Magazine, entre 2012 et 2013 ne s'explique pas uniquement par son actualité judiciaire. Le contrecoup d'une année non-olympique après la surexposition de 2012, puis son départ à Aix-en-Provence dans un club moins médiatique n'ont pas joué en sa faveur. Quant à sa chute hors du Top 40 en 2014, elle est principalement due à son exil à Barcelone. 

3Le roi des contrats publicitaires, c'est toujours lui

Nikola Karabatic demeure le handballeur le plus bankable de France, loin devant Thierry Omeyer, Luc Abalo... et son frère Luka, devenu l'égérie d'une marque de soins pour la barbe. Quelques sponsors l'ont lâché pendant l'affaire des paris suspects (Betclic, Brother, la ville de Montpellier), mais d'autres sont revenus (Peugeot). Son juteux contrat avec Adidas n'a pas été remis en cause. Il soigne sa popularité en posant fidèlement dans le calendrier des Dieux du Stade (participations en 2014 et en 2015) ou en récoltant des fonds pour le Secours populaire pour aider les Balkans.

Une stratégie qui peut aussi expliquer son retour en France, programmé en juillet : il a refusé un contrat du Barça qui lui proposait plus que l'offre mirifique des dirigeants du PSG, note le JDD. Lors de son précédent retour dans l'Hexagone, en 2009, de Kiel (Allemagne) à Montpellier, il avait déjà accepté une baisse de salaire en pariant sur des revenus publicitaires décuplés grâce à une meilleure exposition en France, rappelle la biographie Nikola Karabatic, la victoire et l'honneur, parue en 2012. 

"Pour son image, c'est catastrophique. Le mal est fait", déclarait son avocat, Eric Dupont-Moretti, en octobre 2012, au plus fort de la crise. Trois ans plus tard, après une stratégie de communication savamment orchestrée et des dénégations répétées, ce diagnostic alarmiste ne s'est pas vérifié. Au contraire. Le handballeur a même fait ses débuts au cinéma dans un film où figure aussi Gérard Depardieu. Sortie sur les écrans au printemps 2016. Le titre : Dream Team. Prémonitoire ?

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