Grâce de Jacqueline Sauvage : "Il y a un bras de fer entre le président de la République et les magistrats"
Jacqueline Sauvage, condamnée pour le meurtre de son mari violent, a été libérée mercredi, après avoir été totalement grâciée par François Hollande. Pour Florence Rault, avocate pénaliste, cette décision n'est pas justifiée.
Un choix "un peu étrange". Voilà comment l'avocate pénaliste Florence Rault analyse la décision de François Hollande d'accorder une grâce totale à Jacqueline Sauvage. Condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, la sexagénaire a pu quitter mercredi 28 décembre le centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne), à bord d'une voiture banalisée.
Pour Florence Rault, "il y a vraiment un bras de fer entre le président de la République et les magistrats". L'avocate pénaliste avait publié une tribune en janvier 2016 dans le journal Le Figaro, intitulée "Affaire Sauvage : ne pas confondre justice et féminisme", dans laquelle elle estimait qu'un "féminisme victimaire" tentait "d'instrumentaliser la justice".
Jacqueline Sauvage "a été condamnée à la même peine par deux cours d'assises différentes", explique-t-elle : "Les magistrats avaient décidé que la place de Jacqueline Sauvage, qui a tué son mari sans sommation, était en prison. Le président de la République a lui décidé que la place de Jacqueline Sauvage était dans sa famille."
Vers d'autres grâces possibles ?
Florence Rault estime que, suite à cette grâce de Jacqueline Sauvage, "la liste de personnes condamnées, qui pourraient prétendre à la même grâce présidentielle, est longue." Elle compte maintenant se "précipiter à l'Élysée" pour certains de ses clients.
Parmi les gens que j'ai défendus, j'en vois déjà un certain nombre pour lesquels je vais présenter une demande de grâce
Florence Rault, avocate pénalisteà franceinfo
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