Braquage à Marseille : pourquoi le parquet retient la "légitime défense"
Aucune poursuite n'est "envisagée pour l'instant" contre le buraliste qui a tiré sur un jeune homme de 17 ans.
Cette fois, la "légitime défense" est retenue. C'est ce qu'a annoncé le procureur chargé de l'affaire du buraliste qui a blessé un braqueur de 17 ans, lundi 30 septembre, à Marseille (Bouches-du-Rhône). Ce commerçant des quartiers sud de la ville a tiré avec un fusil à pompe sur des braqueurs.
Le buraliste a d'abord été placé en garde à vue. Puis le procureur de la République a déclaré qu'aucune poursuite n'était "envisagée pour l'instant" contre lui. "Les investigations en cours me permettront vraisemblablement d'ici le début de soirée de remettre en liberté l'auteur de ces deux tirs, car le fait justificatif de légitime défense m'apparaît caractérisé", a expliqué le procureur. Le buraliste doit être libéré dans la soirée de lundi. Les explications de francetv info.
Qu'est-ce qui s'est passé ?
Un peu avant 7 heures du matin, le bar-tabac est la cible d'un braquage à main armée. Trois individus cagoulés rentrent dans le magasin, un quatrième attend dans une voiture, selon le récit du procureur. Les malfaiteurs sont armés d'un fusil à pompe et d'armes de poing. L'oncle du gérant de l'établissement, qui tient la boutique, "a eu le réflexe de fermer une porte vitrée" grâce à un système automatique installé à la suite d'un précédent braquage.
Après avoir braqué le buraliste et les clients présents, les braqueurs "ont tenté de casser cette porte vitrée (...), ce qui a conduit le gérant à s'armer d'un fusil à pompe et à faire feu à deux reprises en direction des trois auteurs". L'un d'eux a été blessé légèrement à la cuisse par cette arme chargée avec des munitions traditionnelles de calibre 12, et non pas avec des balles en caoutchouc, comme l'avait d'abord indiqué un syndicat de police. "Il vient d'être opéré, vraisemblablement pour une fracture du fémur", a ajouté le procureur. Le jeune braqueur, âgé de 17 ans et connu des services de police, a lui aussi été placé en garde à vue. Elle devrait être prolongée dans la soirée. Les trois autres individus, en fuite, n'ont pas encore été identifiés.
Quelle différence avec l'affaire du bijoutier de Nice ?
L'affaire de Marseille intervient deux semaines après la mise en examen pour "homicide volontaire", vendredi 13 septembre, d'un bijoutier de Nice (Alpes-Maritimes) accusé d'avoir abattu le braqueur de sa boutique. Une attaque qui avait entraîné une vague de soutiens en faveur du bijoutier, notamment sur le réseau social Facebook.
A la différence de cette affaire, le commerçant marseillais était directement menacé par ses braqueurs quand il a fait usage de son arme, a indiqué le procureur. Par ailleurs, l'arme en question était "régulièrement déclaré, avec une autorisation en préfecture", a détaillé le procureur. Encore une différence avec le commerçant niçois, qui détenait illégalement un pistolet de calibre 7.65.
Au vu de ces faits, l'auteur des coups de feu devrait être relâché dans la soirée, a dit le magistrat, tout en précisant que l'homme avait "fait usage d'un fusil qui ne lui appartient pas, qui appartient à son neveu".
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