Meurtre de Laëtitia : la mère de l'accusé ne pourra pas être partie civile
La justice a également refusé que la famille d'accueil de la victime se porte partie civile.
La justice a rejeté, mercredi 22 mai, les demandes de constitution de partie civile déposées au premier jour du procès de Tony Meilhon, meurtrier présumé de Laëtitia Perrais, par la mère de l'accusé et par la famille d'accueil de la victime. Au terme d'une suspension d'audience au palais de justice de Nantes, le président de la cour d'assises, Dominique Pannetier, a indiqué que la cour refusait ces deux demandes, contestées par d'autres parties civiles. Tony Meilhon est accusé d'avoir enlevé et tué Laëtitia Perrais dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, puis d'avoir démembré son corps pour le dissimuler dans deux étangs, près de Pornic (Loire-Atlantique).
Les avocats représentant la sœur jumelle de Laëtitia, Jessica Perrais, son père, Franck Perrais, et sa mère, Sylvie Larcher, mais aussi l'avocat de Tony Meilhon, s'étaient opposés à la constitution de partie civile de Gilles Patron, père d'accueil des sœurs Perrais. Selon eux, le fait qu'il était payé par le conseil général pour héberger les jumelles n'en faisait pas une victime "directe" du préjudice lié à la mort de Laëtitia.
En outre, la famille biologique des jumelles Perrais a souligné la difficulté que constituerait pour elle le fait de s'asseoir aux côtés de Gilles Patron, alors que ce dernier a été mis en examen en août 2011 pour viols et attouchements sur Jessica, une affaire qui pourrait être jugée début 2014. Défendant Jessica Perrais, Cécile De Oliveira a souligné que sa cliente "ne souhaite pas, évidemment, être confrontée à celui qu'elle considère comme son agresseur". De son côté, Pascal Rouiller, défendant la famille Patron, a souligné que "le drame des uns n'écarte pas celui des autres".
La mère de Meilhon ne veut pas "comparaître à côté de son fils"
Les parties civiles de la famille de la victime et l'avocat de Tony Meilhon se sont par ailleurs opposés à la constitution de partie civile de la mère de l'accusé - rarissime venant d'un parent contre son enfant -, au motif qu'elle n'était pas non plus victime d'un "préjudice direct". Lors d'une plaidoirie enflammée, Yvon Chotard, défendant la mère de Tony Meilhon, a souligné que celle-ci était citée pour la troisième fois devant une cour d'assises du fait d'actes commis par son fils. Sa cliente "revendique de ne pas comparaître à côté de son fils comme complice, comme coupable, comme coresponsable", a-t-il déclaré. Selon Yvon Chotard, la mère de Tony Meilhon aurait dit, en apprenant le meurtre de Laëtitia Perrais : "Je savais que ça arriverait, mais je pensais que ce serait quelqu'un de la famille, je pensais que ce serait moi."
"On ne peut pas imaginer que demain, en France, tous les parents [d'accusés] viennent se constituer partie civile", a rétorqué Fathi Benbrahim, avocat de Tony Meilhon, craignant que par ce biais, la mère de l'accusé n'échappe à son statut de témoin. L'avocate générale avait également demandé le rejet de ces deux constitutions de parties civiles.
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