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"Air Cocaïne" : "Je crains une vengeance judiciaire", confie l'avocat d'un des Français restés en République dominicaine

Julien Pinelli, l'avocat de Nicolas Pisapia, craint que les autorités dominicaines n'ordonnent le retour en détention de son client après la fuite des deux pilotes français soupçonnés d'être impliqués dans cette affaire de drogue.

Article rédigé par Marie-Violette Bernard - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Français Nicolas Pisapia lors d'une audience au tribunal à Saint-Domingue (République dominicaine), le 27 mars 2013. (ERIKA SANTELICES / AFP)

Une évasion rocambolesque. Pascal Fauret et Bruno Odos, deux pilotes d'avion français condamnés à vingt ans de prison en République dominicaine pour trafic de cocaïne, ont fui le pays pour regagner la France. Mais Alain Castany et Nicolas Pisapia, leurs deux passagers, eux aussi condamnés dans l'affaire "Air Cocaïne", sont encore en liberté surveillée à Saint-Domingue et craignent un durcissement de leur peine.

>> "Air Cocaïne" : suivez la situation en direct

Francetv info a interrogé Julien Pinelli, l'avocat de Nicolas Pisapia.

Francetv info : Comment réagissez-vous au retour des pilotes en France ?

Julien Pinelli : Je ne suis pas là pour critiquer leur action, parce que je sais par où ils sont passés. Ces pilotes ont été, comme mon client, confrontés à un système judiciaire qui ne garantit pas leurs droits. Je comprends donc leur démarche et je pense que personne ne conteste sa légitimité.

Mais je suis inquiet pour Nicolas Pisapia. Ce départ place mon client dans une situation de confusion et je crains une vengeance judiciaire des autorités dominicaines, un acharnement sur mon client. 

Avez-vous déjà eu un retour des autorités dominicaines ?

Non, nous n'avons eu aucun contact pour l'instant. Mais les autorités dominicaines pourraient demander le retour en détention de Nicolas Pisapia. Vu les difficultés rencontrées en 2014 pour obtenir sa mise en liberté, il y a un fort risque que cela se produise.

Bien sûr, le droit dominicain nous offre des moyens de contester une telle décision, mais il existe un fossé entre les règles de droit et leur application. Cette situation serait extrêmement difficile à gérer pour mon client. Il a déjà été incarcéré là-bas pendant un an et trois mois, nous allons tout faire pour que cela ne se reproduise pas.

Qu'attendez-vous de la part des autorités françaises ?

Pour l'heure, je réitère mon appel aux autorités diplomatiques françaises et au ministre des Affaires étrangères, pour qu'ils ne perdent pas de vue la situation de mon client. Nicolas Pisapia est un ressortissant français aux prises avec un système judiciaire qui ne garantit pas ses droits. Je demande qu'on lui accorde une protection diplomatique et qu'il soit accueilli par le consulat français à Saint-Domingue.

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