Lait infantile contaminé : "Une étape importante" de voir Lactalis être mis en examen, saluent les parties civiles
"Enfin une avancée significative dans cette affaire", réagissent les parties civiles, jeudi 16 février, après la mise en examen de Lactalis et de la société Celia pour "tromperie aggravée" et "blessures involontaires". Elles sont visées par une enquête pour la contamination aux salmonelles de laits infantiles, en 2017. Des dizaines de nourrissons avaient été intoxiqués. Les deux entreprises ont été placées sous contrôle judiciaire avec l'obligation de consigner la somme de 300 000 euros chacune.
La mise en examen de Lactalis "est une étape importante", a réagi sur franceinfo Ingrid Kragl. La directrice de l’information chez l'ONG Foodwatch "exige" désormais "un procès exemplaire devant le tribunal correctionnel". L'association qui s'est constituée partie civile, remarque que sur sa liste de "douze infractions graves", seulement "trois griefs ont été retenus pour la mise en examen. Il y a encore beaucoup de zones d'ombre sur ce qui n'a pas fonctionné à l'époque", prévient Ingrid Kragl.
"Il faut savoir que ces produits sont partis dans plus de 85 pays dans le monde. Donc il y a encore beaucoup de choses qui vont devoir être clarifiées", a appuyé Ingrid Kragl. Pour l'ONG, il y a un parallèle avec les affaires des pizzas contaminées de Buitoni et des chocolats de Ferrero.
Des dizaines de nourrissons atteints de salmonellose en 2017
"Enfin une avancée significative dans cette affaire qui n'a que trop duré !", a pour sa part déclaré dans un communiqué Quentin Guillemain, président de l'Association pour la santé des enfants. "Il est plus que temps que les responsables soient connus et que des sanctions exemplaires soient prononcées afin que l'impunité de ces grandes industries cessent et que leurs pratiques soient mises au banc."
Jade Dousselin, avocate de l'association et d'une centaine de parties civiles, "est persuadée" tout comme ses clients, "qu'il s'agit d'un premier pas vers une condamnation des responsables dans ce scandale sanitaire d'ampleur".
Au moins une trentaine de nourrissons avaient été atteints de salmonellose en France fin 2017 après avoir consommé un produit pour enfant, essentiellement de marque Milumel ou Picot, sorti de l'usine de Craon (Mayenne). Les salmonelloses sont des intoxications alimentaires, qui vont de la gastroentérite bénigne à des infections plus graves, notamment pour les jeunes enfants, les personnes âgées ou affaiblies.
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