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"J'ai été insultée, humiliée, frappée" : une mère raconte le contrôle d'identité qui a dégénéré à Pantin

Zahra Kraiker a porté plainte auprès de l'inspection générale de la police nationale, après avoir tenté de s'opposer à l'interpellation de son fils. Elle livre sa version des faits lors d'une conférence de presse.

Article rédigé par franceinfo
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Zahra Kraiker dans un reportage de France 3, diffusé le 27 décembre 2015. (FRANCE 3)

"Ce n'est que le début", prévient Zahra Kraiker, mercredi 30 décembre. Cette mère de famille a porté plainte auprès de l'inspection générale de la police nationale, après avoir tenté de s'opposer à l'interpellation de son fils lors d'un contrôle des forces de l'ordre, samedi, à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Lors d'une conférence de presse, elle ne mâche pas ses mots et compare la brigade spécialisée de terrain (BST) à "une milice""J'ai demandé des explications, j'ai été insultée, humiliée, frappée", assure-t-elle, citée par une journaliste de Mediapart. Lundi soir, le parquet de Bobigny assurait pourtant n'avoir reçu aucun certificat médical prouvant les blessures qui auraient été infligées à la mère de famille (la mère de famille a pourtant présenté un certificat à la caméra de France 3).

"Je ne vais rien lâcher"

Dans un communiqué de presse, le parquet expliquait que les policiers ont été visés ce jour-là par des jets de projectiles après un contrôle d'identité et indiquait que Zahra Kraiker a simplement été "repoussée" par les forces de l'ordre lorsqu'elle a tenté "d'empêcher l'action des policiers" qui interpellait son fils.

"Je fais 1m45, se défend la mère de famille. Entendre que je les ai agressés, c'est honteux, encore une humiliation." La mère de famille "espère que la justice va faire son travail" : "Je ne vais rien lâcher."

"Ils nous ont massacrés"

"Je n'ai eu aucun secours de la mairie de Pantin [dirigée par le socialiste Bertrand Kern], pas un mot, poursuit Zahra Kraiker. Depuis septembre, la BST, la police harcèle les habitants par des contrôles d'identité. (...) J'espère que ça va évoluer et que l'Etat d'urgence ne fait qu'accentuer les choses."

"Ils l'ont frappée, gazée et on est censés ne rien faire ? interroge l'un de ses fils, Wassil. Je me suis mis entre ma mère et le policier." Après avoir montré ses blessures au visage, selon la journaliste de Mediapart, il affirme avoir été "massacré".

Une version radicalement différente de celle des policiers, évoquée dans cet article. Au final, les personnes interpellées à Pantin présentent des interruptions temporaires de travail de 1 à 3 jours. Trois policiers qui sont intervenus présentent, eux, des ITT de 2, 6 et 7 jours.

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