Refus d'obtempérer en Haute-Vienne : "On ne peut pas mettre en cause la police", estime le maire de Limoges
"Aujourd'hui, nous ne sommes pas dans quelque chose où on peut mettre en cause la police", a estimé lundi 7 août sur franceinfo Émile Roger Lombertie, maire Les Républicains de Limoges où deux jeunes circulant à scooter sont morts dans la nuit de samedi à dimanche en tentant d'échapper à un contrôle de police. Le conducteur du scooter, âgé de 17 ans, a grillé un feu rouge à pleine vitesse, selon plusieurs témoins, percutant violemment un véhicule tiers. Lui et son passager ont été projetés "à plus de 20 mètres" et n'ont pas survécu.
franceinfo : Des échauffourées se sont produites dans la ville et des véhicules ont été incendiés à Beaubreuil après les faits. La nuit dernière, en revanche, a été calme. Comment l'expliquez-vous ?
Émile Roger Lombertie : Nous avons reçu les amis et la famille au CHU pour qu'ils puissent se recueillir et nous avons discuté avec eux. Nous avons fait venir la CRS 8 (unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines) et une brigade de gendarmes mobile pour éviter tout débordement.
Plusieurs versions ont été données. Celle de plusieurs sources policières a été confirmée par le parquet de Limoges. Que pensez-vous de cette situation ?
La version qui circule c'est que "la police tue", c'est un leitmotiv, on a des images virales où on voit un des accidentés face contre terre contre la chaussée. Je ne sais pas qui a tourné ça mais c'est sordide. Je voudrais féliciter les policiers qui se sont coordonnés. C'est un policier municipal qui est arrivé le premier sur les lieux, qui s'est rendu compte que l'un des deux jeunes était en arrêt cardio-respiratoire et qui a commencé les massages cardiaques. Malheureusement, la réanimation n'a pas abouti et il est mort.
Ne craignez-vous pas que ce drame entraîne de nouvelles tensions entre certains habitants de Limoges et la police ?
C'est phénoménal que l'on puisse voir une ville, ou un pays, à feu et à sang parce que deux scootéristes ont refusé un contrôle de police, ont roulé comme des fous au sein de la ville en mettant en danger la vie des autres et se sont tués du fait de cette mise en danger par une vitesse excessive et que l'on accepte l'idée que la police puisse être accusée, la société puisse être accusée du non-respect d'un minimum de règles par les auteurs. C'est terrible qu'ils soient morts, c'est une catastrophe, mais ils se sont mis en danger eux-mêmes. C'est très important.
Deux enquêtes ont été ouvertes, l'une pour refus d'obtempérer aggravé par la mise en danger délibérée, l'autre pour homicide involontaire, par le parquet de Limoges. Qu'en est-il ?
Il est important, c'est la règle et la loi, que le procureur diligente une enquête pour vérifier si celui qui était au volant de la voiture n'a pas délibérément essayé de renverser la moto, c'est logique.
"Ce n'est pas parce qu'il y a enquête qu'il y a mise en cause du chauffeur de la voiture ou du policier."
Émile Roger Lombertie, maire Les Républicains de Limogesà franceinfo
J'avais promis à la famille et aux amis des deux décédés que ce serait le procureur qui ferait son enquête. Je n'avais pas à prendre parti. La justice s'est prononcée. Aujourd'hui, nous ne sommes pas dans quelque chose où on peut mettre en cause la police. Chacun d'entre nous doit respecter les lois.
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