"Son jusqu’au-boutisme lui a peut-être fait choisir une issue dramatique" : la traque du suspect d’un double meurtre se poursuit dans les Cévennes
Valentin Marcone, 29 ans, est soupçonné d’avoir tué son patron et un collègue dans une scierie, mardi. Depuis, il reste introuvable.
Le lever du jour vendredi 14 mai a mis fin à une troisième nuit de traque infructueuse dans les Cévennes où 350 gendarmes sont mobilisés pour retrouver Valentin Marcone, principal suspect du double meurtre commis mardi dans la commune des Plantiers.
>> Ce que l’on sait de la traque de valentin Marcone dans les Cévennes.
Les enquêteurs n’écartent aucune hypothèse. Cependant ils privilégient pour l’heure celle où le suspect, adepte du tir sportif et qui connaît très bien le secteur, se trouve encore dans la zone quadrillée, 15 km2 de chemins escarpés, de vallons, au milieu d’une nature foisonnante.
"Il a peut-être positionné un poste dit de combat, explique le général Philippe Ott, numéro 2 de la gendarmerie de la région. Il a beaucoup de sacs de sable au niveau de son domicile, il a un comportement extrêmement préoccupant. Il se peut que son jusqu’au-boutisme lui ait fait choisir une issue dramatique. Ou peut-être la cherche-t-il par gendarmes interposés."
Pour cette quatrième journée de traque, les hélicoptères vont de nouveau balayer le ciel des Cévennes et les militaires ratisser la zone au sol pour l’empêcher d’aller plus au nord, si cela n’est pas déjà fait, parce que la zone est encore plus difficile d’accès. Pour le moment sa trace se perd dans la forêt. En parallèle, les militaires ont reçu l'autorisation de perquisitionner les maisons qui ne sont pas habitées en ce moment pour être sûr et certains que Valentin Marcone ne s’y cache pas.
Des habitants confinés, les maisons et véhicules fouillés
L’atmosphère est forcément très anxiogène pour les habitants de la région qui restent barricadés. Les journalistes n’ont pas l’autorisation d’approcher du village et les villageois ont l’ordre de se confiner. S’ils veulent se déplacer, ils sont escortés par des gendarmes. Les habitants sont un peu désorientés depuis que Valentin Marcone a brisé la "bulle de tranquillité" du village, explique le maire des Plantiers, Bernard Mounier. "On se retrouve sur des lieux communs, le pont sous lequel passe la rivière, la place publique. Là, on voit des gens qui s’assoient sur les trottoirs, qui se prennent par la main, qui s’embrassent et qui s’étreignent", décrit l’élu la voix serré. Le maire des Plantiers indique également que quatre familles avec des personnes âgées de 30 à 60 ans, identifiées comme des cibles potentielles, avaient été évacuées.
Au-delà du périmètre interdit, la présence des gendarmes est clairement visible. En fait, on ne voit qu’eux et les automobilistes doivent présenter leur carte d’identité pour circuler. Les véhicules sont fouillés. Ce dispositif est installé pour durer, précise la préfète du Gard. Patrice qui habite à Saint-André-de-Valborgne, situé dans la zone de recherche, est persuadé que les militaires ne seront jamais assez nombreux. "C'est trop vaste, trop escarpé. Si vous ne connaissez pas c'est infernal !", glisse-t-il.
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