Procès des attentats du 13-Novembre : Salah Abdeslam condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté incompressible
Le principal accusé, et seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, a écopé de la peine maximale, conformément aux réquisitions du parquet. Les 19 autres accusés ont été condamnés à des peines allant de deux ans d'emprisonnement à la perpétuité.
Ce qu'il faut savoir
Le principal accusé condamné à la peine maximale. Salah Abdeslam a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec période de sûreté incompressible par la cour d'assises spéciale, conformément aux réquisitions du parquet dans le procès historique des attentats du 13 novembre 2015, mercredi 29 juin. Il devra donc effectuer au minimum trente ans de prison avant de pouvoir demander la levée de cette perpétuité incompressible, prélude à toute demande d'aménagement de peine.
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"La culpabilité de Salah Abdeslam en tant que coauteur des faits a été retenue", a expliqué le président de la cour. Le magistrat a ajouté que "la cour a également reconnu que le gilet explosif dont il était porteur n'était pas fonctionnel, ce qui remet sérieusement en question les déclarations de Salah Abdeslam quant à son renoncement". Les 19 autres accusés ont été condamnés à des peines allant de deux ans d'emprisonnement à la perpétuité. Les cinq accusés absents se sont également vu interdire définitivement l'entrée sur le territoire français. Ce direct est maintenant terminé.
Dix-neuf accusés sur vingt reconnus coupables de tous les faits pour lesquels ils étaient renvoyés. Seule exception, Farid Kharkhach, qui est donc condamné pour association de malfaiteurs en vue de commettre des escroqueries, mais pas terroriste.
"Je ne suis pas un assassin". Avant de se retirer pour délibérer, la cour d'assises spéciale de Paris a donné la parole pour la dernière fois aux 14 accusés présents, lundi, devant une salle comble du palais de justice. Salah Abdeslam, dernier à s'exprimer, a tenu à expliquer son "évolution" au cours des débats. "J'ai reconnu que je n'étais pas parfait, j'ai fait des erreurs, c'est vrai, mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas un tueur. Et si vous me condamnez pour assassinat, vous commettrez une injustice", a-t-il déclaré.
Des peines requises de cinq ans d'emprisonnement à la perpétuité. Les peines demandées contre les 20 accusés vont de cinq ans d'emprisonnement à la perpétuité, notamment requise pour les accusés de "complicité", tous membres d'une même cellule jihadiste dont les commandos étaient "interchangeables", d'après les trois représentants du Parquet national antiterroriste (Pnat). L'accusation a requis à l'encontre de Salah Abdeslam la peine la plus lourde prévue par le Code pénal : la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté incompressible. De leur côté, trois avocats ont plaidé l'acquittement pour leurs clients "innocents".
Une page historique se tourne. Six ans après une nuit de terreur qui a traumatisé la France et après un procès-fleuve marqué par les récits glaçants de près de 400 rescapés ou proches à la barre, sur près de 2 600 parties civiles, les avocats de la défense ont mis en garde, dans leurs plaidoiries, contre la tentation d'une "justice d'exception" guidée par l'émotion. "Les peines demandées sont assez démesurées", a estimé l'avocate de Salah Abdeslam. "On attend avec espoir et un peu d'inquiétude le verdict mercredi soir", a réagi Olivia Ronen, sur franceinfo, mercredi matin.