Cet article date de plus de huit ans.

Ce que l'on sait de Larossi Abballa, le meurtrier d'un couple de policiers dans les Yvelines

Le jeune homme, âgé de 25 ans, était connu des services de police. Il avait été condamné en 2013 pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes".

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Photo publiée sur Facebook de Larossi Abballa, qui a tué un couple de policiers à Magnanville (Yvelines), lundi 13 juin 2016. (LAROSSI ABBALLA / FACEBOOK)

Un couple de policiers a été assassiné par un jeune homme se revendiquant du groupe Etat islamique, lundi 13 juin dans la soirée. Le tueur, abattu par le Raid, est Larossi Abballa, un Français de 25 ans. Il était connu des services de renseignement pour des faits de radicalisation.

>> Meurtre de deux policiers dans les Yvelines : les dernières informations dans notre direct

Il était originaire de Mantes-la-Jolie

Larossi Abballa vivait au dernier étage d'un petit immeuble résidentiel du quartier sensible du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie (Yvelines). En janvier 2016, il monte une entreprise de livraison nocturne de sandwichs halal, "Dr. Food". "C'était un livreur de sandwichs, jusque tard le soir, une personne super gentille. Jogging, à la cool", raconte un voisin. "Je ne l'ai jamais vu à la mosquée", ajoute-t-il, "ce qu'il a fait ne relève pas d'un musulman".

Il a été mêlé à une filière jihadiste et condamné

Larossi Abballa était connu des services de renseignement et de la justice antiterroriste, d'après des sources policière et judiciaire. L'enquête avait révélé le profil inquiétant du jeune homme, connu jusque-là comme petit délinquant de droit commun. Lors de son arrestation en mai 2011, pour ses liens avec Mohamed Niaz Abdul Rassed, ressortissant indien considéré comme l'inspirateur de la filière, les policiers retrouvent chez ses parents un agenda avec une liste de commissariats, mosquées et lieux touristiques dans son département des Yvelines.

Les messages téléphoniques entre Larossi Abballa et d'autres membres de la filière laissent peu de doutes sur les intentions du jeune homme, "qui semble volontaire pour commettre des actions violentes en France", selon une source proche de l'enquête. "Allah avec sa volonté va nous donner les moyens de hisser le drapeau ici", en France, écrit-il en 2011 à l'un de ses compagnons. "Faut commencer le taff", "j'ai soif de sang. Allah m'en est témoin", ajoute-t-il.  

Il a été jugé, avec sept autres prévenus, en 2013, puis condamné à trois ans de prison dont six mois avec sursis pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes". A son procès, il apparaît comme "limité intellectuellement, basique, influençable. Aucunement décideur", se souvient Hervé Denis, l'un des avocats des prévenus. Condamné à trois ans prison, dont six mois avec sursis, il est libéré à l'issue du procès, ayant effectué toute sa peine en détention provisoire. Larossi Abballa avait alors été discrètement surveillé par les services de renseignement.

Son nom est réapparu dans une enquête en 2016

En février 2016, le nom de Larossi Abballa est réapparu, dans une enquête judiciaire sur un homme parti en Syrie. Il avait alors été placé sur écoutes judiciaires, mais celles-ci ne permettaient pas de déceler un passage à l'"acte violent", a expliqué, mardi 14 juin, le procureur de la République de Paris, François Molins. 

Il s'est revendiqué de l'Etat islamique

"Au cours de ses négociations avec le Raid, le tueur a indiqué être musulman pratiquant, faire le ramadan et il a précisé qu'il avait prêté allégeance trois semaines plus tôt au commandeur des croyants de l'Etat islamique, Abou Bakr Al-Baghdadi. Il a ajouté avoir répondu à un communiqué de cet émir qui demandait, je cite, de 'tuer des mécréants, chez eux avec leur famille'", a déclaré le procureur de la République de Paris. A peine quelques heures après l'assassinat, l'agence Amaq, liée au groupe jihadiste, a affirmé qu'un "combattant de l'Etat islamique" avait tué le couple de policiers.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.