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Hommage à Samuel Paty : "La critique sauve les religions de ce qui les menace", explique l'islamologue Rachid Benzine

Alors que près de 12 millions d'élèves ont rendu hommage ce lundi au professeur de Conflans-Saint-Honorine, le chercheur associé au Fonds Paul Ricoeur estime que l'histoire des caricatures peut permettre aux jeunes de prendre de la distance vis à vis des croyances.

Article rédigé par franceinfo
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Rachid Benzine, islamologue et chercheur associé au Fonds Paul Ricœur. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Alors qu'un hommage a été rendu à Samuel Paty - professeur d'histoire géographie assassiné le 16 octobre - dans de nombreuses écoles, collèges et lycées lundi 2 novembre, l'islamologue Rachid Benzine estime que "la critique sauve les religions de ce qui les menace".

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Prenant pour exemples l'idolâtrie et les représentations sacralisées, le chercheur associé au Fonds Paul Ricoeur affirme que toute sacralisation excessive peut devenir dangereuse. Selon lui "un travail doit donc être fait pour montrer qu'une représentation n'est pas la vérité".

Lutter contre "le sentiment d'humiliation"

"Il y a un lien très fort entre le sacré et la violence", poursuit Rachid Benzine, qui souligne que l'école doit également "apprendre la distance critique". Celle-ci doit selon lui "montrer en quoi les caricatures peuvent être un outil de distanciation critique par rapport à toutes les croyances les plus intimes" en retraçant d'abord leur histoire en occident et "comment elles ont participé à la liberté d'expression". Sans ce travail, "beaucoup d'élèves de confession musulmane peuvent avoir ce sentiment d'humiliation, ce sentiment qu'ils ne sont pas écoutés".

Quelques 12 millions d'élèves ont respecté une minute de silence en ce lundi de rentrée. Pour Rachid Benzine, Samuel Paty méritait un hommage plus important. "Effectivement, une minute de silence, ça me semble vraiment insuffisant", dit-il, tout en soulignant la difficulté d'organiser davantage dans le contexte actuel. Rachid Benzine espère "que ce n'est que le début" et "qu'un espace de dialogue va se poursuivre" car "l'ensemble de la société en a besoin pour essayer de créer un monde commun, là où nous avons aujourd'hui de plus en plus de mondes clos".

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