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Attentat à Rambouillet : "Ajouter une nouvelle loi ne serait que de la poudre aux yeux"

"La loi et le droit ne sont pas des baguettes magiques qui font disparaître une menace terroriste", prévient le juriste Nicolas Hervieu, invité sur franceinfo samedi 24 avril.

Article rédigé par franceinfo
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Les enquêteurs cherchent désormais à retracer le parcours de l'assaillant, un Tunisien inconnu des services de renseignement. (BERTRAND GUAY / AFP)

Au lendemain de l'attentat à Rambouillet, une question se pose. L'assaillant, un Tunisien de 36 ans, inconnu des services de police, est-il passé sous les radars ? Faut-il une nouvelle loi sécuritaire ? Difficile de répondre pour Nicolas Hervieu, juriste spécialiste du droit des libertés et enseignant à Sciences Po, invité de franceinfo samedi 24 avril.

"La loi et le droit ne sont pas des baguettes magiques qui font disparaître une menace terroriste", prévient le juriste alors qu'un nouveau projet de loi antiterroriste va être examiné à l'Assemblée nationale fin mai, pour une adoption définitive fin juillet, selon les informations de franceinfo.

Comme après chaque attentat, Nicolas Hervieu craint une surréaction juridique après ce drame. "Cela fait 10 à 20 ans que tous les ans, il y a en moyenne une à deux nouvelles lois sécuritaires. Actuellement, devant le Parlement, il y a la loi sur le séparatisme, la loi sur la sécurité globale. Donc, on a un arsenal juridique qui est très, très important, aussi bien sur le plan pénal, pour condamner et poursuivre les personnes qui ont commis ces actes, mais aussi, et c'est important, en amont", assure le juriste qui souligne surtout un manque de moyens pour que les techniques de renseignement et les dispositifs de surveillance puissent être efficaces.

"Ajouter une nouvelle loi ne serait finalement que de la poudre aux yeux et cela ne permettrait en aucun cas de répondre aux difficultés liées à ces attentats. Qui sont souvent impossibles à détecter dans la plupart des cas. On verra ce que dira l'enquête concernant ce fait commis hier. Il semble a priori qu'il n'y avait aucun signe avant-coureur", conclut le juriste.

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