: Vidéo Attentat de Rambouillet : "Depuis 2015, les quatre cinquièmes des auteurs d'attentats terroristes" en France "sont des ressortissants français", rappelle Laurent Nunez
Il serait "utile" que les psychiatres partagent "des informations, dans le respect du secret médical", préconise le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme qui fait valoir que les individus concernés présentent "des failles d'ordre psychologique, voire d'ordre psychiatrique".
Trois jours après l'attaque de Rambouillet, Laurent Nunez, coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, a balayé d'un revers de main, lundi 26 avril sur France Inter, les critiques émises par la droite et l'extrême droite sur le "laxisme" du gouvernement contre les étrangers en situation irrégulière, comme l'a été l'assaillant pendant 10 ans avant d'être régularisé.
"Depuis 2015, les quatre cinquièmes des auteurs d'attentats terroristes sur le territoire national sont des ressortissants français. Donc, au bout d'un moment, il faut arrêter de raconter des bêtises." "Les individus radicalisés en situation irrégulière sont expulsés en priorité", poursuit Laurent Nunez, "même des étrangers en situation régulière qui seraient porteurs de menace grave pour l'ordre public sont également expulsés".
Pas de défaut de surveillance
En février dernier, l'auteur de l'attaque avait sollicité une consultation psychiatrique qui n'avait pas été suivie d'hospitalisation ou de traitement. "Sur les huit dernières attaques, le profil d'auteurs d'attentats c'est celui-là, des individus plutôt isolés, inconnus des services de renseignement, qui ont donné très peu de cette radicalisation à voir", explique l'ancien secrétaire d'État, qui réfute l'idée d'un défaut de surveillance. "J'y ajoute aussi des failles d'ordre psychologique, voire d'ordre psychiatrique dont sont atteints ces auteurs d'attaques."
Pour le coordonateur du renseignement, "personne ne conteste qu'un certain nombre d'individus qui peuvent être fragiles, qui peuvent avoir des troubles psychologiques à un moment de leur vie, sont sans doute peut-être plus influençables et plus perméables à ce genre de thèses". Laurent Nunez préconise dans ce cas une meilleure collaboration entre les services de renseignement et les psychiatres : "Il y a des réflexions qui sont en cours et l'idée qui est la nôtre, c'est qu'on pourrait avoir un meilleur partage d'informations. Quand un individu est sous l'emprise de la radicalisation religieuse et qu'il consulte un psychiatre, il serait utile que les services de renseignement puissent bénéficier de ces informations, dans le respect du secret médical".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.