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Attentat à Strasbourg : la mobilisation des forces de l'ordre pour les lycéens et les "gilets jaunes" a-t-elle fragilisé la sécurité du marché de Noël ?

Alors que des CRS ont encadré les rassemblements de lycéens mardi, leur absence sur le marché de Noël interroge.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Des policiers près du marché de Noël à Strasbourg, après l'attentat, le 11 décembre 2018. (ELYXANDRO CEGARRA / ANADOLU AGENCY / AFP)

Y a-t-il eu un "dysfonctionnement dans la sécurisation" ? Des membres des CRS "prévus" sur le marché de Noël de Strasbourg ont été  "redéployés en raison des incidents en marge des manifestations lycéennes", affirme Le Parisien, mercredi 12 décembre.

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Le quotidien s'interroge sur la sécurisation de cet événement qui attire deux millions de personnes chaque année, alors qu'un homme a ouvert le feu et tué plusieurs personnes, dans le centre de la capitale alsacienne, mardi soir.e dispositif de sécurité a-t-il réellement été fragilisé par le mouvement des lycéens et celui des "gilets jaunes" ?

"Ce n'est pas un dysfonctionnement, c'est juste un arbitrage", répond à franceinfo Grégory Joron, secrétaire national du syndicat Unité SGP-Police FO, en charge des CRS. "C'est une polémique creuse : on ne peut pas être partout. Il faut donc faire des choix, ce qui engendre des redéploiements", expose-t-il. Selon Le Parisien, "les [compagnies de] CRS 36 et 43", qui comptent chacune entre 70 et 80 hommes, ont été mobilisées "pour encadrer le mouvement des lycéens qui menaçait alors de dégénérer", car la mission était "jugée prioritaire". Dix véhicules ont été incendiés et 27 personnes interpellées dans la métropole de Strasbourg, mardi en marge de la journée de mobilisation, selon la préfecture du Bas-Rhin.

"Notre cœur de métier, c'est le maintien de l'ordre"

"Les forces mobiles doivent s'engager prioritairement sur le maintien de l'ordre : la règle a été respectée", estime Grégory Joron. "Notre cœur de métier, c'est le maintien de l'ordre, pas la sécurisation des lieux publics ou religieux", abonde David Michaux, secrétaire national du syndicat Unsa-Police, contacté par franceinfo. "L'unité se déploie en fonction de ce qui se passe", ajoute-t-il. David Michaux explique que la compagnie en déplacement pour le marché de Noël à Strasbourg est soumise à l'autorité de la direction centrale des CRS, qui se coordonne avec le préfet de la région Grand Est. "On répond à la demande", insiste-t-il. Très sollicitée après l'attentat, la préfecture n'a pas répondu à nos questions sur le dispositif de sécurité du marché de Noël. Elle n'a pas non plus donné suite aux demandes du Parisien.

Selon des sources concordantes, une compagnie entière, sur les deux à trois mobilisées pour le marché de Noël, était en repos mardi. Du repos obligatoire, et nécessaire, après l'intense mobilisation des CRS pour les manifestants de lycéens et des "gilets jaunes". Une autre compagnie était également engagée sur le front lycéen mardi. "D'autres membres des CRS étaient en faction devant le Parlement européen", affirme aussi Le Parisien. Ce que confirme Grégory Joron, qui précise que c'est toujours le cas pendant une session parlementaire. D'autres hommes, enfin, étaient mobilisés aux endroits occupés par des "gilets jaunes", des ronds-points ou des péages, selon le responsable syndical.

"Depuis le début, on fait des sauts de puce"

Le marché de Noël ouvrant à 11 heures chaque jour, la sécurité est assurée de midi à minuit, avec des membres de CRS qui se relaient, fait savoir David Michaux. "Normalement, il y a des CRS aux points d'entrée et de sortie du marché de Noël de Strasbourg. Ce jour-là, il n'y en avait pas, mais c'était déjà le cas d'autres jours. Depuis le début, on fait des sauts de puce", regrette une source policière contactée par franceinfo.

Au total, le déploiement de 260 policiers nationaux est prévu chaque jour dans le cadre du dispositif de sécurité sur le marché de Noël. "Des effectifs de police en tenue étaient bien présents sur le marché de Noël, de même que les patrouilles militaires de Sentinelle", souligne le ministère de l'Intérieur au Parisien. Plusieurs dizaines de soldats y sont effectivement mobilisés au quotidien. C'est d'ailleurs à eux, finalement, que le Premier ministre a fait appel, après l'attentat à Strasbourg. Mercredi soir, Edouard Philippe a ainsi annoncé le déploiement de 1 800 militaires supplémentaires dans le cadre de l'opération Sentinelle, pour assurer la sécurité des lieux recevant du public, notamment les marchés de Noël partout en France.

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