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Saint-Etienne-du-Rouvray : des paroissiens ont des difficultés à tourner la page

L'église de Saint-Etienne-du-Rouvray rouvre dimanche 2 octobre, un peu plus de deux mois après l'attentat contre le père Hamel. Des paroissiens restent toutefois réticents à franchir le pas. 

Article rédigé par Benjamin Illy, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Les portes de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray rouvrent dimanche 2 octobre pour un un rite pénitentiel de réparation deux mois après l'assassinat du père Jacques Hamel (CHRISTOPHE PETIT TESSON / EPA)

Les cloches de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray carillonneront pour la messe de 15h30 dimanche 2 octobre, ce qui pas arrivé depuis la mort tragique du père Hamel le 26 juillet dernier. Un appel vers l'église que tous les fidèles ne sont pas prêts à entendre. 

Le difficile pardon

Des paroissiens ont des difficultés à tourner la page. Iront-ils à l'église pour le rite de réparation et l'office qui suivra ? C'est beaucoup demander à Madeleine qui ira "peut-être voir". Cette habitante de Saint-Etienne-du-Rouvray confie avoir toujours "un peu peur". Il est trop tôt pour envisager un retour dans l'église. "Je ne l'ai pas vu dans l'église", dit-elle en évoquant la mort du père Hamel, "mais j'imagine l'endroit où il était".  

Dominique a toujours vécu dans cette commune de Seine-Maritime. Encore sous le choc de l'assassinat, elle tremble en parlant de l'attentat, de "l'horreur complète" et du père Hamel. "Pas de pardon", souffle-t-elle, "pourtant je suis chrétienne, baptisée et communiée". "On ne pardonne pas la barbarie", ajoute-t-elle, évoquant aussi un ressenti de "haine".

La cérémonie de dimanche est "une étape"

Le vicaire général du diocèse, Philippe Maheut comprend l'ambiguïté des sentiments, "la colère et la peur", mais précise que "le pardon qui fait partie de la foi chrétienne, est un chemin". "Nous vivons une étape aujourd'hui", ajoute Philippe Maheut.

Dimanche lors de la messe, il s'agira de "laver" l'église qui "a été souillée" avait expliqué vendredi Monseigneur Dominique Lebrun, archevêque de Rouen. "Il y a aura une aspersion avec de l'eau bénite sur les murs sur l'autel et sur le peuple de Dieu", avait précisé l'archevêque.  

A Saint-Etienne-du-Rouvray, paroles de paroissiens : un reportage de Benjamin Illy

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