Saint-Étienne-du-Rouvray : la "marche des musulmans contre le terrorisme" a fait étape dans l'église du père Jacques Hamel

Après Paris, Berlin et Bruxelles, la "marche des musulmans contre le terrorisme" continue son périple européen, en faisant étape à Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime). Depuis samedi 8 juillet, l'imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, accompagné d'une trentaine de religieux musulmans et de l'écrivain juif Marek Halter, sillonnent l'Europe en bus afin de marteler un message : il ne faut pas associer l'islam au terrorisme. La délégation est arrivée lundi 10 juillet dans l'église où le père Jacques Hamel a été tué par deux jihadistes le 26 juillet 2016, à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Une trentaine de personnes pour accueillir la délégation à Saint-Etienne-du-Rouvray

Le message porté par ce groupe est largement relayé dans les médias, de nombreux journalistes sont présents pour rencontrer les participants à chaque étape. En revanche, l'initiative attire peu de citoyens. Un peu moins de 30 personnes étaient présentes lundi soir, à Saint-Étienne-du-Rouvray. Seuls quelques paroissiens et des membres du diocèse de Rouen se sont déplacés pour accueillir les marcheurs. Le père Auguste Moanda apprécie l'initiative : "Les gens n'oublient pas le père Hamel et les drames que les populations européennes ont vécu. Ils [les participants à la marche] ont demandé à venir ici, nous sommes là pour les accueillir." 

Après une prière groupée, Roselyne Hamel a remercié les imams. "Nous sommes vraiment très touchés par votre démarche à travers l'Europe, a déclaré la sœur du prêtre assassiné, avec une voix chargée d'émotion, Soyez convaincus que même au moment de l'assassinat de Jacques, nous avons eu une douleur atroce, mais jamais nous n'avons ressenti de haine." 

Le projet ne recueille pas l'adhésion des représentants locaux du culte musulman

Après 20 minutes de visite, la rencontre s'est achevée par une photo pour la presse. Aucun représentant local du culte musulman n'a souhaité s'associer à ce projet. Ils considèrent que l'imam Chalghoumi est illégitime, et ils disent privilégier le travail sur le terrain. Claudine explique que cette "marche des musulmans contre le terrorisme" n'apportera rien de plus : "Cela n'a pas changé depuis le départ de Jacques, on a toujours eu des relations fraternelles avec nos frères musulmans, je ne vois pas pourquoi cela changerait. Il ne faut pas tout mélanger."

Jusqu'au 14 juillet, la délégation d'imams va visiter la plupart des lieux touchés par des attentats. Mardi 11 juillet, les participants doivent faire étape devant le Bataclan à Paris, avant de rejoindre Nice à la veille des commémorations de l'attentat de la promenade des Anglais.