"Tout cela ne fait que commencer" : en Argentine, début d'une longue procédure judiciaire après la mise en examen d'Oscar Jegou et Hugo Auradou

Formellement accusés de viol aggravé en réunion, les deux joueurs du XV de France détenus en Argentine ont été mis en examen. Tout l'enjeu de l'enquête va maintenant être de prouver l'absence ou non de consentement.
Article rédigé par franceinfo - Caroline Vicq
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
German Hnatow, l'avocat des rugbymen français Hugo Auradou et Oscar Jegou, le 12 juillet 2024, à Mendoza, en Argentine. (LUIS ROBAYO / AFP)

Oscar Jegou et Hugo Auradou ont été mis en examen vendredi 12 juillet à l'issue d'une première audience à Mendoza, en Argentine. Ils sont poursuivis pour viol aggravé en réunion et restent détenus le temps de l'enquête. Ils sont accusés d'avoir violé une femme dans l'hôtel où ils logeaient après leur victoire face à l'Argentine, le 6 juillet.

Avec l'aide d’un traducteur public, la procureure a expliqué aux Français les chefs d’accusation dont ils font l’objet. Les résultats des examens médicaux de la plaignante leur ont aussi été présentés. Face à cette mise en examen, les joueurs sont restés calmes, assure l'un de leurs avocats, German Hnatow. "Ils vont bien et sont sûrs de leur déclaration. Ils sont calmes parce qu’ils savent qu’ils sont innocents mais ils sont bien sûr inquiets de toute cette situation qu’ils sont en train de vivre. Nous connaissons la version de nos clients. Nous les croyons et nous avons confiance en eux. La semaine prochaine, ils vont sûrement s’exprimer."

"Leurs déclarations sont consistantes et cohérentes et d’ailleurs très éloignées de celles faites par la victime."

German Hnatow, avocat des rugbymen

à franceinfo

De "nombreuses preuves à réunir"

La femme de 39 ans aurait déclaré avoir été violée à plusieurs reprises et dans un contexte extrêmement violent par Hugo Auradou, puis une nouvelle fois par Oscar Jegou. Le premier pourrait être condamné à une peine plus importante en raison de la réitération des faits, mais les deux risquent une peine de huit ans de prison au minimum. Les faits doivent d'abord être prouvés, rappelle Mauricio Cardello, l’un des avocats de la plaignante. "Tout cela ne fait que commencer. Il y a de nombreuses preuves à réunir. Les résultats des expertises psychologiques de la victime par exemple vont être déterminants. L’analyse des caméras de l'hôtel aussi. Je présume aussi que des employés de l’hôtel vont être appelés à déclarer, même si les faits ont eu lieu dans l’intimité d’une chambre et que ces témoins sont périphériques."

"Ici, la clé est de prouver qu’il n’y a pas eu de consentement."

Mauricio Cardello, l’un des avocats de la plaignante

à franceinfo

Une thèse que les rugbymen nient totalement. Les avocats ont maintenant dix jours pour présenter des preuves à charge et à décharge. Une nouvelle audience aura alors lieu, durant laquelle la procureure déterminera si les deux sportifs pourront bénéficier ou non de la prison à domicile. Pendant ce temps, Hugo Auradou et Oscar Jegou devront réaliser les examens médicaux et les expertises psychologiques nécessaires. Ils resteront détenus dans une prison de transit jusqu'à nouvel ordre.

"L'enquête ne fait que commencer" en Argentine : le reportage de Caroline Vicq

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