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Manifestation contre la LGV Lyon-Turin : "Un nouveau chapitre dans la lutte", selon les organisateurs

Environ 3 000 personnes ont participé à une manifestation interdite contre la LGV Lyon-Turin, ce samedi après-midi dans la vallée de la Maurienne (Savoie). Des échauffourées ont émaillé la mobilisation, 12 gendarmes et des opposants ont été blessés.
Article rédigé par franceinfo, Mathilde Imberty - édité par Cyrille Ardaud
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Des opposants au projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin brandissent une banderole à Saint-Michel-de-Maurienne (Savoie). (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Environ 3 000 manifestants ont défilé ce samedi après-midi dans la vallée de la Maurienne (Savoie), contre le projet de LGV Lyon-Turin. Le cortège s'est élancé de la commune de La Chapelle aux alentours de 13h, sur la route D1006. Mais il a rapidement été bloqué par les forces de l'ordre. Quelques échauffourées ont émaillé la mobilisation.

Le défilé, interdit par la justice, se voulait pacifique. Des opposants sont venus de la région Rhône-Alpes et de toute la France. Josiane, 76 ans, est originaire de Chambéry : "Il y a trente ans, j'étais déjà dans les premières manifestations. Avec le temps, on a un petit peu abandonné, mais maintenant c'est reparti. Il y a du monde pour prendre la suite. Ça fait plaisir de voir autant de jeunes qui défendent leur avenir."  Pour sa fille Laure-Line : "Sur le tunnel, il n'y a que onze kilomètres qui ont été construits. Donc quand on nous dit qu'on ne peut pas arrêter, ce n'est pas vrai. Comme disent les Mauriennais : quand le temps est mauvais, un bon guide sait faire demi-tour'".

L'autoroute A43 bloquée par des manifestants

Arrêter le projet de LGV, c'est le souhait des manifestants qui ont défilé. Mais la marche a duré peu de temps car le cortège a été stoppé au bout d'une heure par des camions de la gendarmerie. Des élus ont essayé de négocier, en vain, pour passer. C'est le cas, par exemple, de Cyrielle Chatelain, députée EELV : "Je le regrette fortement. Aujourd'hui on pouvait faire une manifestation pacifique. Les organisateurs proposent des tracés depuis une semaine. C'est dommage d'arriver à cette situation que l'on pouvait éviter."

>> Chantier Lyon-Turin : l'interdiction de la manifestation est "irresponsable, dangereuse, inadaptée, disproportionnée", selon l'avocat Arié Alimi

Vers 15h45, les forces de l'ordre préviennent les manifestants "Dernière sommation ! Nous allons faire usage de la force", dit un gendarme dans un mégaphone. Mais les sommations n'ont pas eu d'effet et les manifestants sont restés sur la route départementale avant de monter des barricades légères. Les charges des gendarmes pour lancer des gaz lacrymogènes n'ont rien changé non plus. Une des grenades de désencerclement a déclenché un feu de broussailles. En fin d'après-midi, 300 personnes ont traversé la rivière de l'Arc pour aller bloquer l'autoroute A43

Douze gendarmes blessés

Pourtant, la manifestation ressemble à une victoire tout de même pour Pina, la porte-parole du collectif "les Soulèvements de la terre" : "C'est vraiment un nouveau chapitre dans la lutte qui dure depuis 30 ans. Donc une grosse victoire de ce point de vue là, d'avoir pu amener le sujet du Lyon-Turin dans tous les médias et d'avoir pu en faire un sujet national et européen".

"On est quand même très déçus. Tout a été interdit, il y a 2 000 policiers qui ont été déployés. On a fait face littéralement à un mur, donc un peu de frustration et de colère".

Tina, porte-parole du collectif "les Soulèvements de la terre"

sur franceinfo

Les opposants entendent continuer la lutte contre ce projet qualifié d'aberration écologique, coûteux et désastreux pour l'environnement. Les organisateurs évoquent également "plusieurs blessés" dans leurs rangs.

Dans un tweet Gérald Darmanin dénombre "96 ressortissants étrangers, connus des services, refoulés à la frontière" et "plus de 400 objets dangereux saisis lors des contrôles en amont." Selon le ministère de l'Intérieur, douze gendarmes ont été blessés. 

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