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Où en est l'enquête sur les violences à Moirans ?

Le procureur de Grenoble a tenu une conférence de presse, au lendemain des violences commises par des gens du voyage. D'après lui, les investigations pourront prendre "plusieurs semaines".

Article rédigé par franceinfo
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Une voiture calcinée, le 21 octobre 2015, à la gare de Moirans, en isère. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Voitures brûlées, gare endommagée, trains retardés... Les violences à Moirans, en Isère, ont fait des dégâts mardi 21 octobre. Les fauteurs de troubles réclamaient une permission de sortie pour un détenu, membre de la communauté des gens du voyage, afin qu'il puisse assister aux obsèques de son jeune frère.

L'identification des émeutiers pourra prendre "des semaines", a indiqué mercredi le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, lors d'une conférence de presse durant laquelle il a fait le point sur l'état de l'enquête. Voici les principaux points à retenir de ses déclarations :

Plus d'une trentaine de voitures brûlées

Quels sont les dégâts ? 35 véhicules ont été brûlés, a fait savoir le procureur, dont 18 appartenaient à des particuliers et n'étaient pas des épaves. Les autres voitures venaient d'une casse automobile voisine. Le gérant de cette casse a par ailleurs été agressé par les auteurs de ces violences. Il y a pour l'instant 18 plaignants.

Il y a eu relativement peu de dégâts sur les voies ferrées, sur lesquelles des véhicules en feu ont été placés. 125 trains ont toutefois été retardés et le trafic ferroviaire interrompu sur plusieurs axes menant à Grenoble. La SNCF a annoncé son intention de porter plainte. Un restaurant a également été endommagé par les brasiers qui ont bloqué la route départementale qui traverse la commune de Moirans.

Une enquête qui prendra plusieurs semaines

"L'enquête démarre, elle n'est pas facile", a déclaré le procureur de Grenoble. Les investigations pourraient même prendre "des semaines" car "la plupart des individus étaient cagoulés et portaient souvent des gants". Les enquêteurs s'appuieront sur l'exploitation des photos et vidéos prises, entre autres, par des gendarmes, et sur des recherches ADN. Un processus long et coûteux.

"Toute précipitation et toute pression excessives peuvent nuire au résultat d'une enquête. Je veillerai à ce que les enquêteurs ne subissent pas de pressions effectives. Ils ne rendront de compte qu'à moi", a martelé Jean-Yves Coquillat, alors que la classe politique s'est emparée de l'affaire. "Les sanctions seront prononcées par la justice à la hauteur des dommages qui ont été causés",a ainsi déclaré François Hollande mercredi, lors d'une conférence de presse à l'Elysée.

Pas d'interpellation pour l'instant

Il n'y a pas eu d'interpellation pour l'instant, a précisé le procureur. La justice attend désormais des éléments concrets. Jean-Yves Coquillat a insisté à nouveau sur l'indépendance de sa fonction : "Les interpellations ne sont pas décidées en fonction d'une volonté politique. Elles sont décidées par le procureur de la République et ont lieu le moment venu."

A priori, a-t-il déclaré, les émeutiers n'avaient ni arme à feu, ni arme blanche, ni arme contondante, sauf si l'exploitation des vidéos et des images disponibles prouve le contraire. "Les faits peuvent s'analyser en vols, vols en réunion, destruction en réunion"  et sont passibles de dix ans d'emprisonnement, a conclu Jean-Yves Coquillat.

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