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Départementales : ces cinq départements sans majorité absolue

Aucun parti n'a obtenu, dans le Vaucluse, l'Aisne, le Gard, le Tarn-et-Garonne et le Pas-de-Calais, de majorité absolue. L'élection jeudi du président du département peut donc réserver des surprises.

Article rédigé par franceinfo
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Vote à Meaux (Seine-et-Marne) lors du second tour des départementales, le dimanche 29 mars 2015.  (GEOFFROY VAN DER HASSELT / ANADOLU AGENCY/AFP)

Au second tour des élections départementales, dimanche 29 mars, cinq départements n'ont pas obtenu de majorité claire.

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Ce qui risque de poser des problèmes dès jeudi pour élire les présidents de conseils départementaux, et surtout, sur le long terme, pour gouverner ces collectivités territoriales, avec des tractations à prévoir. Passage en revue.

Vaucluse : égalité blocs de droite et de gauche

Le Front national a perdu son pari : il n'a pas conquis le Vaucluse comme il l'espérait au soir du premier tour. Néanmoins, aucun parti n'a raflé la mise : la gauche (PS + EELV + Front de Gauche + Union de la gauche) obtient 12 élus, tout comme la droite (UMP + divers droite + Union de la droite) tandis que l'extrême droite (le Front national et la Ligue du Sud de Jacques Bompard, maire d'Orange) en récupère dix. 

L'égalité entre les blocs de droite et de gauche donne un avantage à la droite, souligne Le Figaro, puisqu'en cas d'égalité des voix, le plus âgé emporte la présidence. Dans ce département, le doyen du nouveau conseil départemental est le maire UMP de Gordes Maurice Chabert, 71 ans, DVD. L'élection de jeudi ne garantit pas qu'il aura ensuite les moyens de gouverner, si FN et gauche font obstruction.

Aisne : une majorité relative UMP-UDI

Autre objectif également perdu pour Le Front national : l'Aisne. Si le parti de Marine Le Pen remporte 4 cantons sur 21, il se place loin derrière la droite, qui en obtient 9, et la gauche 8. Le président sortant socialiste Yves Daudigny, qui "avait jeté l'éponge" à l'issue du 1er tour après être arrivé 3e dans son canton, a appelé dès dimanche "à la formation d’une 'majorité de gestion' excluant le FN".

Une main tendue rejetée par l'ancien ministre Xavier Bertrand, chef de file de l'UMP dans le département. Pourraient se présenter à la présidence jeudi l'UMP Pierre-Jean Verzelen, tombeur à 31 ans d'Yves Daudigny, ou encore le conseiller départemental UDI Nicolas Fricoteaux.

Gard : à gauche de justesse

La gauche sauve de justesse le Gard, sauf si le Front national parvient jouer les trouble-fête. La gauche obtient onze cantons, la droite dix, et le parti de Marine Le Pen, arrivé en tête dans treize cantons au premier tour, deux. Ainsi que le note Le Midi libre, le FN fait tomber le président sortant, Jean Denat, qui avait reçu le soutien du Premier ministre en personne à la veille du scrutin. Le vice-président PS sortant du conseil général Denis Bouad est donné favori pour le poste de président dans un département qui sera difficile à gouverner.

Tarn-et-Garonne : un binôme "sans étiquette" décidera de la majorité

Le radical Jean-Michel Baylet perdra-t-il la présidence du conseil départemental du Tarn-et-Garonne, qu'il détient depuis trente ans ? Dans ce département radical du Sud-Ouest, le Parti radical de gauche et ses alliés ont remporté 14 sièges, tout comme l'Union de la droite et ses alliés.

L'élection de la présidence dépendra donc d'un binôme classé divers gauche par le ministère de l'Intérieur, mais qui se revendique indépendant. Christian Astruc et Marie-José Mauriège ont promis de créer un groupe "sans étiquette" au conseil départemental. Le vote de ce binôme décidera de la future majorité. Le département était jusqu'alors tenu à une majorité écrasante par la gauche avec 22 des 30 sièges sortants (7 PS et 15 PRG).

Pas-de-Calais : majorité relative pour le PS et ses alliés

Avec ses alliés, le PS est parvenu à conserver le Pas-de-Calais, en remportant 18 des 39 cantons du département et 33% des voix environ. Il n'obtient ainsi qu'une majorité relative, mais un éventuel accord avec les deux binômes élus du Front de gauche lui permettrait d'atteindre une majorité absolue, fixée a 40 sièges. On imagine mal que le Front de gauche laisse la droite (13 cantons) et le FN (6 cantons dont les deux emblématiques d'Hénin-Beaumont) jouer les arbitres dans ce département à très ancienne tradition ouvrière.

Le candidat socialiste à la présidence du conseil, Michel Dagbert, a remporté son propre canton de Nœux-les-Mines avec près de 54% des voix. Il devrait logiquement être élu à la tête du département jeudi prochain. 

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