: Infographie Taxis, VTC, UberPop : quelles sont les différences ?
Depuis plusieurs mois déjà, les chauffeurs de taxi dénoncent la "concurrence déloyale" des VTC et, surtout, des services comme UberPop. Voici les principales différences entre ces trois activités.
Taxis, VTC, UberPop... Depuis plusieurs mois, ils se livrent une guerre sans merci à Paris. Les chauffeurs de taxi, plus de 57 000 en France, sont particulièrement remontés contre les conducteurs du service UberPop : ils étaient 10 000 à s'être inscrits avant la suspension du service, vendredi 3 juillet, selon Uber France. Régulièrement, les taxis dénoncent cette "concurrence déloyale" dans les rues, occasionnant parfois des débordements.
Et entre taxis et UberPop se trouvent également les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), pour lesquelles plus de 12 000 immatriculations ont été attribuées en date d'avril 2015, selon l'observatoire des taxis et VTC. Mais quelles sont exactement les différences entre ces trois activités ? Pour le comprendre, francetv info vous propose ce tableau comparatif.
Des formations longues... ou inexistantes
Pour la plupart artisans, les chauffeurs de taxi exercent une profession réglementée par l'Etat. Pour prétendre à ce statut, il faut évidemment être titulaire du permis B, mais aussi passer un examen pour obtenir une carte professionnelle.
C'est différent pour les conducteurs de VTC, qui doivent simplement suivre un minimum de 250 heures de formation. Pour UberPop, le seul sésame véritablement indispensable est le permis de conduire, le reste n'est qu'une formalité, comme l'a remarqué "L'Œil du 20 heures" de France 2.
Un passé toujours surveillé
Pour les taxis comme pour les VTC, impossible de passer derrière le volant sans produire un extrait de casier judiciaire. La conduite est interdite en cas de condamnation pour des délits routiers graves, mais aussi de condamnation à six mois de prison ou plus pour vol, escroquerie, abus de confiance, atteinte volontaire à l'intégrité de la personne, agression sexuelle ou infraction à la législation sur les stupéfiants.
Uber demande à ses conducteurs UberPop de présenter un casier judiciaire vierge. Mais sur la version exigée par l'entreprise ne figurent que les condamnations les plus graves, notamment avec des peines supérieures à deux ans de prison sans sursis.
Une mise de départ importante pour les taxis
C'est le principal argument des chauffeurs de taxi : eux, pour exercer leur activité, ont dû faire l'acquisition d'une licence. Ces dernières, en nombre limité, sont normalement gratuites. Mais leur rareté a permis la mise en place d'un système de cession et les licences s'échangent à des prix parfois astronomiques : comptez 30 000 euros seulement pour circuler à Saint-Quentin (Aisne), mais 235 000 euros à Paris et même 400 000 euros à Nice (Alpes-Maritimes), selon le rapport de la commission Thévenoud (en PDF), publié en avril 2014
Cette licence n'existe pas pour les VTC, qui doivent simplement détenir une carte professionnelle. Et s'inscrire, individuellement ou par le biais de l'entreprise qui les emploie, à un registre national : les frais d'immatriculation, valable cinq ans, sont aujourd'hui fixés à 170 euros. Bien loin des prix d'une licence.
Un mode de fonctionnement très différent
En contrepartie de leur licence, les chauffeurs de taxi se voient offrir davantage de possibilités pour prendre en charge leurs clients. Les taxis sont autorisés à pratiquer la "maraude" sur la voie publique, et donc à prendre des clients à la volée, mais peuvent aussi patienter à une station dédiée ou procéder par réservation.
Les VTC doivent en revanche pouvoir justifier d'une réservation préalable du client. Auparavant, un délai de quinze minutes était imposé entre cette réservation et la prise en charge effective du client, mais le Conseil d'Etat a annulé ce dispositif. Pour les UberPop, les utilisateurs ne peuvent que commander immédiatement un véhicule : impossible de programmer une course à une heure donnée.
Crédit image : Freepik.com
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