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La note sur la campagne de Sarkozy semble "fabriquée", selon le pouvoir libyen

Le Conseil national de transition estime que la lettre promettant un financement libyen à Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007 semblait "fausse et fabriquée".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Capture d'écran de la page d'accueil du site Mediapart, le 28 avril 2012. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Le Conseil national de transition (CNT), au pouvoir en Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi, a estimé mercredi 2 mai que la lettre promettant un financement libyen à Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007 semblait "fausse et fabriquée".

"Nous avons vu la lettre et nous n'avons retrouvé aucune référence à cette lettre dans les archives libyennes", a déclaré le chef du CNT, Mustapha Abdeljalil, en référence à une note publiée par le site d'information Mediapart laissant entendre que le régime libyen était, en 2006, prêt à financer la campagne de Nicolas Sarkozy à hauteur de 50 millions d'euros.

Demande d'extradition de Bachir Saleh, visé par Interpol

Dimanche, Moussa Koussa et Bachir Saleh, auteur et destinataire présumés de la note, avaient eux aussi affirmé que le document était un "faux"Moussa Koussa, l'ancien chef des services de renseignements extérieurs de Kadhafi, est aujourd'hui en exil à Doha (Qatar). Bachir Saleh, ex-trésorier du régime du guide libyen, se trouvait mercredi en France, où des journalistes de Paris Match l'ont rencontré.

Mercredi, le CNT a d'ailleurs demandé à la France d'extrader Bachir Saleh. Nicolas Sarkozy avait assuré mardi que l'homme serait arrêté "s'il [était] recherché par Interpol", ajoutant qu'il s'était installé en France "avec le plein accord du président [du CNT libyen, Mustapha] Abdeljalil""Je n'ai eu aucun rôle dans la fuite de Bachir Saleh", a rétorqué mercredi le président du CNT.

Saleh est visé à la fois par des sanctions économiques de Washington et par une "notice rouge" d'Interpol en vue de son extradition vers la Libye pour fraude et escroquerie. Il est recherché par Interpol sous le nom de Bashir Al-Shrkawi, ce qu'a confirmé à l'AFP l'un de ses avocats, Marcel Ceccaldi. L'agence de presse a par ailleurs authentifié lundi les photos de Bashir Al-Shrkawi publiées sur le site internet d'Interpol comme étant celles de Bachir Saleh.

Bataille judiciaire entre Nicolas Sarkozy et Mediapart

A quelques jours du second tour de la présidentielle, la publication de la note est au centre d'une tempête politique dans l'Hexagone. Dénonçant une "infamie", Nicolas Sarkozy a porté plainte contre Mediapart pour "faux et usage de faux", conduisant le parquet de Paris à ouvrir une enquête.

En réaction, le site a annoncé mercredi qu'il avait porté plainte contre le président et contre X "du chef de dénonciation calomnieuse". "Mediapart maintient l'intégralité de ses informations et estime que l'accusation de faux portée contre lui est une calomnie", peut-on lire sur le site, qui reproduit le texte de la plainte.

Les journalistes affirment qu'ils ne sont "jamais intervenus dans la confection de ce document qui nous a été remis par d’anciens hauts dignitaires libyens aujourd’hui dans la clandestinité". Ils soulignent par ailleurs qu'ils ont vérifié l'authenticité du document.

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