Facebook prêt à tout pour se développer même aux dépens de ses utilisateurs, selon une note interne
Dans ce document datant de 2016, un cadre dirigeant met en garde l'entreprise des risques liés à l'utilisation du réseau social.
Les problèmes de Facebook s'aggravent. Un mémo interne d'un cadre dirigeant, datant de deux ans, affirme que le réseau social est déterminé à croître même aux dépens des risques pour ses utilisateurs, révèle le site Buzzfeed (en anglais), jeudi 29 mars.
Le texte d'Andrew Bozworth, considéré comme proche de Mark Zuckerberg, rappelle que le réseau social permet aux utilisateurs de trouver l'âme sœur ou d'éviter un suicide, mais son auteur s'interroge aussi sur leurs conséquences négatives : "Il est possible que cela coûte des vies en exposant les personnes au harcèlement", écrit-il.
"La triste réalité est que nous croyons tellement au rapprochement des individus que tout ce qui peut nous permettre de connecter plus de gens entre eux et le plus souvent possible nous semble de facto bon", affirme le mémo, notant également qu'"un jour, des gens pourraient mourir dans une attaque terroriste coordonnée grâce à nos outils".
New from @RMac18, @Kantrowitz, and me: here’s a never before seen 2016 internal memo from a senior Facebook VP that outlines Facebook’s growth at all costs mentality. https://t.co/MdLsapNFSs pic.twitter.com/sHFXPMusVE
— Charlie Warzel (@cwarzel) 29 mars 2018
Mark Zuckerberg "en désaccord" avec le mémo
Dans un communiqué, Andrew Bozworth a cependant pris quelques distances avec son propre texte. "L'objet de cette note, comme de beaucoup d'autres que j'ai rédigées en interne, était de faire remonter des sujets qui méritaient, à mon avis, plus de discussions de façon plus large au sein de l'entreprise", explique l'auteur.
Je ne suis pas d'accord aujourd'hui avec ce texte et ne l'étais même pas lorsque je l'ai écrit.
Andrew Bozworthdans un communiqué
"C'est l'un des mémos avec lequel le plus de gens chez Facebook, y compris moi, sont le plus en désaccord. (...) Nous n'avons jamais pensé que la fin justifie les moyens", s'est défendu Mark Zuckerberg, le fondateur du réseau social, de son côté. Même si le mémo d'Andrew Bozworth n'a été rédigé que pour confronter ses collègues aux questions difficiles, il laisse entendre que les dirigeants de Facebook étaient conscients des risques liés au fait de se connecter au réseau social et d'y partager opinions et données personnelles.
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