Plusieurs ONG appellent à un moratoire sur le déploiement de la 5G
Elles estiment que cette technologie va faire "basculer la planète et la société dans un monde aux conséquences hors de contrôle".
Stop ou encore ? Plusieurs ONG ont appelé mercredi 2 octobre à un moratoire sur le déploiement de la 5G, craignant des risques pour la santé mais aussi des conséquences "hors de contrôle" sur la société de cette technologie attendue comme une révolution dans la téléphonie mobile.
Permettant de transmettre beaucoup plus rapidement que la téléphonie mobile actuelle de très grandes quantités de données, la 5G promet le développement de technologies futuristes : voiture autonome, chirurgie à distance, usine automatisée ou encore objets connectés. Mais elle va aussi faire "basculer la planète et la société dans un monde aux conséquences hors de contrôle", estiment Agir pour l'Environnement, Priartém-Electrosensibles de France et d'autres associations.
Une "facture énergétique grandissante"
"Les technologies de la communication sans fil et du numérique ont déjà des impacts qui n'ont rien de virtuel : risques pour la santé physique et mentale, hyperconnexion dans le monde du travail et chez les jeunes, sols, paysages et écosystèmes impactés, facture énergétique grandissante, gaspillage de ressources, risques du big data sur les libertés, poids des lobbies sur la science et les politiques publiques..." notent ces associations, estimant que la 5G conduira "inéluctablement à aggraver cet état de fait".
Elles réclament ainsi un moratoire sur le déploiement du réseau et l'organisation d'un débat public au préalable : "Développer un programme qui modifiera durablement l'environnement électromagnétique de la planète, les interactions homme-machine et le fonctionnement global de notre société ne peut être imaginé sans une réflexion et un débat citoyen approfondis".
Arrivée prévue fin 2020
Dans un rapport publié en 2016, l'agence sanitaire Anses avait conclu à un "effet possible" des radiofréquences sur les fonctions cognitives – mémoire, attention, coordination – des enfants, en soulignant que les éléments de preuve étaient "limités". Les experts avaient alors recommandé de limiter l'exposition des jeunes populations aux téléphones portables, tablettes tactiles ou jouets connectés.
Quant aux personnes électrosensibles, qui assurent souffrir de troubles dus aux ondes et aux champs électromagnétiques, l'Anses avait en 2018 reconnu l'existence de leur souffrance, tout en soulignant qu'il n'existait pas de preuve de lien entre l'exposition aux ondes et ce syndrome controversé.
La procédure d'attribution des fréquences 5G aux opérateurs télécoms a été officiellement lancée le 15 juillet. La France espère un premier déploiement commercial dans quelques grandes villes à la fin de 2020 et la couverture des deux tiers de la population d'ici 2026.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.