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La Belgique prête à transmettre le dossier fiscal d'Arnault à la France

Le patron de l'empire du luxe LVMH souhaite acquérir la nationalité belge et dispose dans le pays de plusieurs sociétés "boîtes aux lettres".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Bernard Arnault, le PDG du groupe de luxe LVMH à l'hôtel Matignon, à Paris, le 5 septembre 2012. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Non seulement Bernard Arnault risque de ne pas obtenir la nationalité belge, mais il pourrait voir son dossier fiscal transmis au fisc français. "Si Bernard Arnault travaille en Belgique avec de véritables sociétés boîtes aux lettres, nous devons le signaler au fisc français", a déclaré samedi 22 décembre le secrétaire d'Etat à la Lutte contre la fraude, John Crombez dans le quotidien économique néerlandophone De Tijd.

Selon le quotidien belge L'Echo (article payant), la version francophone de De Tijd, qui publie samedi une enquête sur les sociétés holdings du milliardaire en Belgique, Bernard Arnault a demandé la double nationalité pour éviter à ses enfants de payer des centaines de millions d'euros de droits de succession. En additionnant les capitaux de toutes les entreprises boîtes aux lettres de Bernard Arnault domiciliées dans un immeuble banal de Bruxelles, parmi lesquelles Le Peigné Invest, GMBI, Courtinvest ou encore Pilinvest, on arrive à 7 milliards d'euros, selon L'Echo.

De nouvelles règles fiscales entre la France et la Belgique?

L'Office des étrangers du ministère belge de l'Intérieur a transmis récemment un "avis négatif" à la commission des naturalisations de la Chambre des députés concernant Bernard Arnault, car il ne réside pas en Belgique depuis trois ans. Un tel avis ne constitue cependant pas un obstacle, car ce sera à la commission des naturalisations de l'apprécier, a expliqué à l'AFP son président, le député centriste Georges Dallemagne

Très médiatique, la requête de Bernard Arnault a agité les passions en France. La question de l’exil fiscal en Belgique vient par ailleurs d'être relancée par l'affaire Depardieu. Ainsi, le gouvernement belge n'exclut pas une coopération avec la France en matière fiscale, rapporte l'agence de presse Belga. Le président français François Hollande avait fait part le 14 décembre de son souhait de renégocier les conventions fiscales entre les deux pays.

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